Cette fois, le cross de la Biche n'a pas été totalement une grosse galère.
Il a commencé comme tel mais s'est bien terminé.
On y est arrivé avec les jeunes skieurs de mon équipe régionale sous un beau soleil. Le départ donné à 10h est une bonne idée, ça évite les levers tôt du dimanche. Et cette année, l'organisation a tout changé: le parcours, le kilométrage. On est passé de 14 à 17.5 km et des chemins forestiers aux sentiers à raquette étroits dans la forêt.
Sur la ligne de départ, j'ai salué les skieurs du coin aimant bien venir faire les pistes l'été: Thomas, Damien, Raphaël... L'ambiance est bonne, il y a plus de monde que l'an dernier, soleil oblige! Juste avant le départ, le président de l'US Giron nous fait sa blague pour détendre l'atmosphère :" L'homme vit plus longtemps que le cochon mais en devient un avec l'âge..."
Le sourire aux lèvres, nous nous élançons sur la route plein sud, nouvelle direction. Mais vite nous prenons à travers champs et nous descendons doucement. Je ne pars pas trop vite, je sens que je n'ai pas de super jambes, encore une fois. Avant le tunnel qui descend vers Champfromier, nous montons dans la forêt. C'est la première difficulté. Ca me tire derrière les mollets, je n'ai pas beaucoup de force mais le coeur ne monte pas trop. Je me jure de courir dans toutes les montées et de ne pas marcher car c'est ce qui me fatigue les cuisses. Je soigne ma foulée en me posant sur la pointe des pieds ce qui soulage mes mollets et me donne plus de dynamisme. Mais c'est quand même très mou.
A peine ai-je entamé la montée qu'une dame me double, il s'agit d'Anne Ruelen, un grand nom de la course à pied chez nous. Elle est grande, légère et monte comme un chamois. Moi, chevrette, ai du mal à la suivre. Je la garde un moment en ligne de mire puis reste à mon rythme et elle s'en va. Au sommet de la montée, je m'arrête pour m'asperger avec de l'eau et c'est à ce moment-là que Jean Luc me rattrappe. Jean Luc je le connais bien puisqu'on a presque fait la montée du Crêt d'eau ensemble l'an dernier et qu'on a fait connaissance ensuite. Ce matin, je vais me caler derrière lui et c'est bien grâce à lui que je vais pouvoir courir aussi bien!
Le trouver en route me redonne le moral. J'oublie mes idées noires; à cause de mon mal de jambes, je me disais depuis un quart d'heure que je devais manquer de fer et qu'il faudrait que je mange du foie de veau toute cette semaine pour me refaire une santé. Quand on sent ses muscles se serrer à l'effort, c'est le signe d'un manque de fer. Finalement, j'oublie ces tergiversations qui me flanquaient le bourdon et je me concentre sur les petits chemins forestiers étroits où les pierres se cachent sous les feuilles. Je vois Thomas qui arrête car il s'est fait mal au genou et un jeune de mon équipe qui a mal aussi. Je lui conseille de couper par un chemin forestier si ça ne va pas. Mais courageux, il finira le parcours.
Bientôt, on a la première dame en vue et je me prends à avoir peur de la rattrapper. Ca m'arrive parfois quand je sais que je ne suis pas en pleine possession de mes moyens pour poser des sacs ou tenir une allure qui me sera fatale. Je me replie sur moi-même et pendant ce temps, la concurrente file. Mais là, grâce aux encouragements de Jean Luc, je tiens l'allure sur le long plat de la piste de la Biche. Je double 2 autres skieurs de mon équipe qui souffrent l'un d'ampoules, l'autre de fatigue. Je leur demande d'accrocher le train, ils le feront un petit moment. Mais eux aussi finiront. En arrivant sur la route forestière de la Pesse, Anne Ruelen est juste devant à une centaine de mètre et la distance entre nous ne bouge pas, on a le même tempo. Je maintiens mon allure, ça me va bien à ce train. Je ne suis toujours pas sûre de pouvoir la doubler. D'ailleurs Jean Luc me dit la même chose, que ce n'est pas la peine de se cramer, mieux vaut attendre la bonne opportunité.
Je ne sais pas bien ce qu'il me reste dans les jambes. On descend encore ce qui signifie qu'il faudra tout remonter... Et au moment de remonter, je me sens bien. Je n'accélère pas et je cours à mon rythme. Puis je ressens une légère fatigue dans les jambes qui passe quelques minutes plus tard. Ce sera comme ça tout le long: 15min bien, 5min moins bien. Le chemin est agréable et monte en zig-zag pas trop raide, je cours à un bon rythme. Je sens que je me rapproche mais j'ai toujours l'appréhension de pouvoir la doubler, peu sûre de moi. Et au moment d'arriver tout en haut, près de la roche Fauconnière, alors que Jean Luc m'a posé dans la montée, je vois que la 1ère dame fatigue et qu'elle prend un coup de latte brusquement. C'est le moment que je choisis pour accélérer et la doubler. Je sais que c'est le bon moment, qu'il faut accélérer pour la poser. Je rattrappe du coup Jean Luc et on entame la descente ensemble. Il y a un autre jeune de mon équipe que je double aussi. C'est une descente très raide, avant on la faisait sur une route pendant 2 km et ça tuait les jambes. Mais là, on bifurque à droite, on descend pas mal dans la forêt de sapins et on atterrit sur un chemin à flanc de montagne qui nous emmène jusqu'au village. Les 3 derniers kilomètres sont très durs et très longs! Je me retourne souvent pour surveiller mes arrières, Anne peut avoir récupéré ! C'est au moral que je termine, je ne rêve que d'une chose: m'arrêter et m'asseoir, comme au cross du Mt Blanc la semaine dernière.
Je franchis la ligne en vainqueur et je vais saluer Jean Luc qui m'attend au ravito pour le remercier de son aide et de ses encouragements.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1pqxYfTYnN01fxOxUJ2n84oRMy7FBIkAgYE2Ow9kAvm5ilstVAsuLsSvmSzq84DArJBIm450DISlcCk49lYP-BZuTqdofOzKw2f7KfoVSOtju4hel5B1f17fxdw4rwozS7pfPLdQC3Oo/s200/DSC01055.JPG)
Il me dit qu'il m'a attendue à la montée du Crêt d'eau 2 semaines avant, cette course que je n'ai pas osé faire pour m'économiser avant le Mt Blanc et on en conclut que j'ai eu tort, il me manquait une course dans les pattes. Et aujourd'hui à Giron, ça allait mieux à la fin, signe que je me débride.
Je discute aussi avec Anne Ruelen qui a fait le tour de l'ain pédestre la semaine précédente. Elle m'explique que son coup de barre a sans doute son origine dans le
bike and run couru la veille et qu'elle a bien senti...
Je termine en 1h35 et le premier est en 1h12. Mes jeunes skieurs ont bien couru, tous terminé plus ou moins bien mais ils ont été courageux ! Ils n'ont jamais rechigné à faire le cross, je les félicite!
Clt. Dos Clt/Cat An Code Nom - Prénom Cr Club Temps Ecart
1 1/SEN 1987 LIGIER BENOIT RUNNING 1h12:48.7
2 2/SEN 1983 SABOUL RAPHAEL SC LE POIZAT 1h15:21.7 02:33.0
3 3/SEN 1983 SCHAFER FLORIAN TRIATHLON 1h15:30.6 02:41.9
4 4/SEN 1973 GAUTHIER SEBASTIEN AMBERIEU 1h16:29.5 03:40.8
5 5/SEN 1988 THEVENARD XAVIER CSVR 1h16:50.8 04:02.1
6 1/VET1 1963 QUENIN STEPHANE BELLEY SPORT 1h17:08.3 04:19.6
12 10/SEN 1985 SABOUL DAMIEN SC LE POIZAT 1h23:51.1 11:02.4
14 1/VET2 1952 GIROD JEAN CLAUDE ASD GEX 1h24:10.8 11:22.1
15 1/JUN 1990 CARRARA SIMON CSVR 1h24:28.7 11:40.0
18 2/JUN 1990 THEVENARD JEAN MARIE CSVR 1h26:15.4 13:26.7
36 10/VET1 1960 BENONNIER JEAN LUC VIRIAT 1h35:24.9 22:36.2
37 1/VET1 1966 BURLET DELPHINE CSVR 1h35:47.0 22:58.3
40 2/VET1 1969 RUELEN ANNE AMBERIEU 1h36:37.5 23:48.8
En gras, ce sont les skieurs, belles performances !