samedi 24 octobre 2009

LA FOIRE D'HOTONNES

Belle journée pour cette foire annuelle où les exposants étaient présents même si, morosité économique ambiante, ils n'ont peut-être pas fait le chiffre d'affaire escompté. Les temps sont durs pour tout le monde!




Traditionnellement, on pouvait acheter du boudin (le meilleur de la région! A la crème, sans morceaux, onctueux), de la fricassée, des saucissons à cuire (cervelas), de la charcuterie de chez Gesler, bon marché et de qualité.

J'ai acheté mon miel, 1kg me dure 2 semaines...
Avec les enfants, on a aidé à tenir le stand de la coopérative scolaire où les gâteaux des mamans étaient vendus, le sou des écoles tenait une buvette, il y avait des stands de bonbons (classique!), des tracteurs et des voitures exposées.
Et...le comice agricole !

Il est organisé régulièrement mais cette année, j'ai prêté un peu plus attention au déroulement et j'ai trouvé ça passionnant!

Les meneurs entrent dans l'arène avec leur bête et doivent savoir - pouvoir - la mener au doigt et à l'oeil. Non seulement, la faire s'arrêter quand le juge la regarde et cela promptement, mais aussi regarder le juge dans les yeux, montrer qu'ils croient en les chances de leurs bêtes et qu'ils sont pleinement présents, bien habillés, la vache rasée et propre.
Puis le juge évalue les bêtes. Il y a plusieurs catégories: les meneurs, les mamelles, les génisses, les laitières etc.

Voilà à peu près ce que le juge déclare, quand il élit une bête première de la catégorie:
"Le meneur fait bien son travail, il sait faire obéir sa vache, lui garde la tête haute, lui-même ne baisse pas les yeux et ne me quitte pas du regard. Ensuite, on voit que la bête a une ligne de dos rectiligne, des mamelles hautes, les pis avant plus bas que les arrières, des côtes basses montrant qu'elle peut bien se nourrir, des pattes droites pouvant bien tenir le poids. Et sur ses mamelles, des veines gonflées, ce sont des mamelles fonctionnelles!"

J'ai trouvé le juge assez convaincant et enthousiaste et personne ne contestait ses décisions. Son discours était fascinant pour une néophite comme moi.

Ce qui était touchant, c'étaient ces enfants menant une bête docile et calme, des enfants qui peuvent vous parler des vaches et de leur élevage avec passion et qui se montrent intarrissables sur le sujet. C'étaient ces femmes meneuses, prenant à coeur leur affaire et qui versaient quelques larmes quand la décision du juge les récompensait. Dans une certaine catégorie, la première place a été remportée par deux femmes!

Un éleveur de la région nous a dit qu'il aimait bien faire les comices car cela lui permettait de voir des collègues, de discuter, d'évacuer le stress et d'oublier pendant un moment la crise du lait et des agriculteurs. La preuve que tout le monde n'avait pas le moral, seuls 3 cantons sur 8 avaient répondu présents!

Pour couronner cette journée, il m'a été donné de voir des bêtes de trait absolument magnifiques et impressionnantes!
Ce sont des boeufs Salers, immenses, imposants, à la robe rouge. Leur vacher a confié que ces boeufs superbes allaient hélas partir à l'abattoir dès lundi après 9 ans de bons et loyaux services, après avoir été admirés et avoir joué les stars de cinéma dans un film avec Laetitia Casta. Ils souffrent d'arthrose et se font vieux...
C'est le cycle de la vie...

lundi 28 septembre 2009

SKI ROUE CORCELLES

Ce 27 septembre, c'était la 2ème course de ski roue du Challenge du Bugey à Corcelles, 2 montées cumulées en style classic et libre.
J'y ai vu de très bonnes choses, des progrès chez la plupart des skieurs du comité tant en technique qu'au niveau physique. Je pense être toujours sur la bonne route concernant mes jeunes et je vois aussi mieux les détails à mettre en place pour affiner leur forme.
Pour ce qui est de ma fille, je suis toujours aussi fière d'elle, elle m'épate par son tempérament et sa facilité à "digérer" les conseils donnés et à les appliquer à sa manière. Elle ne se contente pas de les appliquer, elle les transforme pour les faire siens, pour qu'ils collent à son profil, elle se les approprie. C'est la marque des grands.

MINIMES D
1: Lyaudet Margot
2: Cauderon Ninon
3: Gudin Malory

MINIMES H
1: Michel Antoine
2: Auger Tanguy
3: Troccon Tanguy

CADETTES
1: Mazuir Marine
2: Berthet Mélanie
3: Heymann Leyla

CADETS H
1: Bereziat Alexandre
2: Mao Lucas
3: Tiraboschi François

JUNIORS H
1: Desthieux Simon
2: Bailly Alexis
3: Carrara Simon
4: Marjollet François

JEUNES H
1: Auger Rémy
2: Desthieux Etienne
3: Cerdan Bastien
4: Tarrade Tristan
5: Genod Benjamin
6: Pelisson Vincent

Rendez-vous le 4 octobre à Hauteville pour une grande journée sportive avec 1 course de trail VTT et 1 course de ski à roulettes en skate en centre ville. Du beau spectacle assuré!

vendredi 25 septembre 2009

THE CRAZY HORSE

Ce soir sur Canal +, les filles du Crazy Horse étaient présentes pour marquer le début de la nouvelle revue "désir".
Leur nouveau chorégraphe est rien moins que Philippe Decouflé, le célèbre et talentueux qui mit en scène la cérémonie des J.O d'Albertville en 92 (je rappelle la date pour les jeunots) J'y étais! En tant qu'athlète, assise dans les gradins aux côtés d'Edgar Grospiron, (qui gagna la médaille d'or en ski de bosses qq jours plus tard) j'ai assisté à une des plus belles cérémonies d'ouverture olympique. C'était féérique, simple, montagnard, proche des gens de là-haut, pas un spectacle de parisien avec moults effets ringards. C'était du Découflé. J'avais beaucoup aimé la petite savoyarde chantant au son de l'accordéon et la danseuse sur un plateau tournant, un pur numéro d'acrobatie!
Et aujourd'hui, après un parcours évident, Decouflé se retrouve à la tête du Crazy Horse, avec les plus belles danseuses du monde à faire virevolter sur scène, pour le plaisir des yeux.
Elles sont splendides, avec un corps dont on rêve toutes, des courbes harmonieuses, des jambes musclées et fuselées, des fesses du tonnerre et une poitrine fière.
La façon dont ces filles sont montrées sur scène n'est jamais vulgaire. Et ceux ou celles (des jalouses) qui penseraient le contraire oublient le côté esthétique de la chose, du charme, de la séduction. Habillées d'un rien, les chorégraphies suscitent le désir (nom bien trouvé pour la revue) et leur corps réveille nos fantasmes. Il est tout à fait normal de se trouver troublé devant le spectacle, de se laisser aller à penser à ces fantasmes connus de nous seuls à la seule vue d'une jambe qui monte, d'un sein qui pointe, d'un petit popotin qui se déhanche.
C'est coquin, affriolant, drôle parfois, provocateur mais jamais vulgaire. C'est du grand art dans l'art du déshabillage, de l'effleurage, du streep tease remis au goût du jour par une non moins talentueuse "burlesque girl": Dita von Teese.
Le spectacle du Moulin Rouge, c'est du réchauffé, du ronflant avec mille effets de plumes et de paillettes pour cacher la pauvreté de la mise en scène. Les filles y sont aussi belles mais tellement peu mises en valeur! Le Carzy Horse, c'est le top, c'est la perfection avec des jeux de lumière savants, des accessoires minimalistes et des suggestions qui en disent bien plus que de longs discours ou de provocations pornogaphiques.
On dit aux jeunes filles minces "tu pourrais être mannequin..." Quelle idée, comme si c'était une profession de référence. Pourquoi ne dit-on pas "tu pourrais être meneuse de revue?"
J'aurai bien aimé...

mercredi 2 septembre 2009

LE BELIER

J'ai un peu de retard dans mes articles et j'ai plus de temps maintenant pour tout mettre à jour.

Je me suis rendue à La Clusaz ce dimanche 23 août pour courir "le Bélier", course de montagne de 27 km et 800m de dénivellée. Le temps était fantastique, les Aravis en grande forme (oui, les montagnes du massif faisaient les malignes dressées vers le ciel bleu) et mon moral au beau fixe. Mes enfants m'accompagnaient et ils se sont amusés pendant que j'en bavais un peu.

Comme sur les photos du site du club des sports, il y a du monde sur la ligne de départ. J'avais lu un récit génial de la course sur www.Kikourou.net et ça m'a aidé. Mes bonnes résolutions? Partir dou-ce-ment! Et j'y suis arrivée! Mais dès les premiers lacets, ça bouchonne, le sentier est étroit, pas de place pour 2 personnes, je suis forcée de prendre mon mal en patience. J'arrête de courir pendant 15 minutes, le temps de sortir du bois et de retrouver les alpages au soleil et mon allure de croisière. Je vais courir pratiquement tout le temps. Je suis étonnée de trouver les Confins si vite, je me ravitaille, bois bien car il fait chaud et sec et que j'ai oublié mon sac d'eau dorsal (mon Camel back si vous préférez!) A un moment, on double un cheval échappé de son enclos sur le sentier étroit, prudemment pour ne pas se prendre un coup de pied. On double les marcheurs qui nous encouragent gentiment, c'est sympa! Plus loin, ce sont des saucissons sur pattes qui nous saluent: des cochons paissent dans les alpages, ils sont musclés, presque appétissants!! C'est pas commun.
Le parcours est assez long, en balcon autour de la vallée de La Clusaz, vallonné, très beau, agréable, avec peu de portions de route. Les ravitos sont espacés tous les 5 km environ, copieux et conviviaux, une vraie réussite.
Pour la dernière difficulté de la course, la montée sur Beauregard, je suis en pleine forme. Le tour du Mt Blanc et les ballades en Autriche m'ont fait un bien fou! Je suis en aérobie, tranquille, presque pas essoufflée, je cours et double beaucoup de monde. Je vais doubler 3 filles dans la montée. A un moment, je dois marcher car la pente est vraiment trop raide mais ça ne dure pas. Juste sous le sommet, je continue mon bonhomme de chemin avec un concurrent que je côtoie depuis quelques kilomètres. En haut, j'admire vite fait les glaciers du Mont Blanc tout proche, je me ravitaille et j'entame la descente. Là, je me rends vite compte que j'ai laissé mes forces dans la montée et que je n'en ai plus pour faire une bonne descente. Je n'arrive plus à retenir avec les cuisses, je suis sur les freins, en arrière. Une des filles doublées me repasse légère et rapide, je ne peux rien faire!
Et à 10 minutes de l'arrivée, à l'entrée d'une forêt, je trébuche sur une racine et m'étale durement par terre. J'ai le temps de voir mon genou heurter une pierre. J'ai très mal. Heureusement qu'un concurrent s'arrête pour m'aider à me relever, je le remercie encore! Je fais bouger mon genou, je n'ai rien, je suis toute sale, le coude et le genou en sang mais je peux marcher. Je peux continuer doucement en boitant, 2 autres filles me repassent, ça m'énerve! Finalement, je vais franchir la ligne d'arrivée en 2h51 et en 13ème place. La première est en 2h17!! La classe, quoi!
A part ma chute, c'était une course géniale! Je suis très fière d'avoir pu gérer mon effort comme ça sans jamais me mettre dans le rouge. J'ai manqué de lucidité à la fin, j'en voulais trop! Mon fils me demande pourquoi je suis tombée, je le lui explique avec patience. Je vais me changer et nous mangerons sur la pelouse.
L'ambiance de la course, à l'arrivée, pendant le repas est très festive et conviviale. C'est vraiment une course à faire où l'organisation est rôdée et impeccable.

samedi 1 août 2009

TOUR DU MONT BLANC edition 2009

Jour 1: Les contamines - Les Mottets / 4h50 / 2 cols (Bonhomme - les Fours)

C'est partit pour le Tour du Mont Blanc 2009! Les participants cette année: Simon et J.M (juniors 4 ) Etienne, Benjamin, Vincent (juniors 1) et moi! Simon était là l'an dernier et c'est une première pour tous les autres. Ils attendent ça avec impatience!

Au départ des Contamines à 9h30: il fait frais, très beau. Poids moyen des sacs: 18kg! Mais pas le mien: cette année, il pèse à peine 12kg et j'ai réduit au minimum le matériel:
2 shorts - 2 tee-shirt technique manches courtes - 2 tee-shirt manches longues - 1 collant - 1 pantalon et 2 tee-shirt pour le soir - 1 veste sans manches - 1 veste coupe vent - culottes et chaussettes - mini trousse de toilette - mini trousse de secours - 1 drap - 1 lampe - porte monnaie - 1 topo guide - crème solaire - lunettes - 1 paire de tongs - 1 poche d'eau de 2 litres.
Et pour la nourriture: 10 tranches de jambon sec - 1 boîte de pâté bio - 5 boîtes de dessert Mont Blanc - 4 tranches de pain (je prenais ce dont j'avais besoin le matin à table)- 6 barres de céréales - 3 paquets de biscuits - 700g de fruits secs.
J'ai pris des paris risqués: pas de cape de pluie ni de K-way, j'espère qu'il ne pleuvra pas.

Nous nous sommes garés à la sortie du village et nous longeons tranquillement le torrent jusqu'à arriver devant la pente raide du sentier, juste après Notre Dame de la Gorge. L'ambiance est bonne, nous plaisantons et nous montons tranquillement. Enfin, d'un bon pas quand même. Je n'ai pas mis ma casquette et la sueur me coule dans les yeux. Il y a du monde sur le chemin. Après 1 heure de marche, je laisse les jeunes filer devant et je les retrouve au col que nous aurons mis 2h25 à gravir.
Il y a du vent et il fait froid, nous nous abritons derrière le col où nous pique-niquons. J.M sort la radio, le fil pour faire sécher ses vêtements, il regarde la carte, il ouvre la boîte de maquereaux... Il met l'ambiance! Etienne de son côté, en ouvrant sa boîte de dessert Mont Blanc, en fait le tour avec sa cuillère et déclare fièrement:"J'ai fait le tour du Mont Blanc!!"




J'ai un peu froid et les jambes me démangent. Je repars rapidement en direction du col des Fours en prenant de l'avance sur les garçons, ça leur évite de m'attendre en haut... Là aussi il y a du monde et ... un âne? "Non, c'est un baudet, me répond l'accompagnateur qui s'en occupe. C'est le croisement entre une jument et un âne. Il s'appelle Monseigneur." Je le retrouverai avec son groupe au refuge le soir. Au col, la vue est superbe, le Mont Blanc a un beau chapeau, il fait froid sous le vent, il y a encore le névé en travers du sommet. La neige qui est tombée abondamment vendredi couvre encore par endroits les creux du terrain.

Nous prenons la descente vers la ville des Glaciers, longue et raide au début. Etienne a mal aux genoux et je reste avec lui; mon genou aussi me lance et on serre les dents. Les 2 juniors foncent. Pendant la descente en traversant les passages humides, J.M s'enfoncera jusqu'à mi-cuisse dans la tourbe et cassera son bâton. Heureusement que ce n'était pas le genou!..

Contrairement à l'an dernier (et ce sera ainsi sur toutes les étapes) la descente me paraît rapide, le sac est léger et l'humeur excellente! En arrivant à la ville des Glaciers, j'admire l'Aiguille des Glaciers. J'attends les 3 garçons derrière pour leur indiquer la direction du refuge et nous arrivons assez tôt à destination. Nous avons mis 4h50 pour l'étape et il nous reste du temps pour nous reposer, nous doucher avant tout le monde. Au refuge des Mottets, les dortoirs sont dans la bergerie, propres et aérés et plein! Les garçons parlent comme des moulins en se racontant leurs exploits en internat, ils me fatiguent et je reste dehors au soleil en attendant le repas.

Avant de se coucher, J.M se fait remarquer en allant faire ses besoins dans la forêt au dessus. Les autres le regardent en rigolant mais ça ne me fait pas rire. Quand il revient, je lui explique clairement que je ne veux pas qu'il se fasse remarquer comme ça, qu'il doit se reposer et qu'en tant que sportif de haut niveau, il doit se comporter comme tel. Ca jette un froid sur le groupe mais je devais recadrer et sur le reste de la semaine, J.M sera nikel. De cette façon aussi, les garçons se couchent en silence. J'ai très froid dans mon lit et je m'endormirai à 9h15, la première fois depuis bien longtemps!!

LE REFUGE DU JOUR: Refuge des Mottets - On dort dans une bergerie, c'est très propre, les douches sont chaudes et à volonté et le repas excellent et copieux. Et quand il y a du monde, la patronne joue quelques airs d'accordéon ce qui réchauffe l'ambiance. La salle à manger est décorée de tas d'objets d'autrefois, on peut camper.

lundi 6 juillet 2009

LA BICHE, LA CHEVRETTE ET LE CHAMOIS.

Cette fois, le cross de la Biche n'a pas été totalement une grosse galère.


Il a commencé comme tel mais s'est bien terminé.


On y est arrivé avec les jeunes skieurs de mon équipe régionale sous un beau soleil. Le départ donné à 10h est une bonne idée, ça évite les levers tôt du dimanche. Et cette année, l'organisation a tout changé: le parcours, le kilométrage. On est passé de 14 à 17.5 km et des chemins forestiers aux sentiers à raquette étroits dans la forêt.


Sur la ligne de départ, j'ai salué les skieurs du coin aimant bien venir faire les pistes l'été: Thomas, Damien, Raphaël... L'ambiance est bonne, il y a plus de monde que l'an dernier, soleil oblige! Juste avant le départ, le président de l'US Giron nous fait sa blague pour détendre l'atmosphère :" L'homme vit plus longtemps que le cochon mais en devient un avec l'âge..."


Le sourire aux lèvres, nous nous élançons sur la route plein sud, nouvelle direction. Mais vite nous prenons à travers champs et nous descendons doucement. Je ne pars pas trop vite, je sens que je n'ai pas de super jambes, encore une fois. Avant le tunnel qui descend vers Champfromier, nous montons dans la forêt. C'est la première difficulté. Ca me tire derrière les mollets, je n'ai pas beaucoup de force mais le coeur ne monte pas trop. Je me jure de courir dans toutes les montées et de ne pas marcher car c'est ce qui me fatigue les cuisses. Je soigne ma foulée en me posant sur la pointe des pieds ce qui soulage mes mollets et me donne plus de dynamisme. Mais c'est quand même très mou.


A peine ai-je entamé la montée qu'une dame me double, il s'agit d'Anne Ruelen, un grand nom de la course à pied chez nous. Elle est grande, légère et monte comme un chamois. Moi, chevrette, ai du mal à la suivre. Je la garde un moment en ligne de mire puis reste à mon rythme et elle s'en va. Au sommet de la montée, je m'arrête pour m'asperger avec de l'eau et c'est à ce moment-là que Jean Luc me rattrappe. Jean Luc je le connais bien puisqu'on a presque fait la montée du Crêt d'eau ensemble l'an dernier et qu'on a fait connaissance ensuite. Ce matin, je vais me caler derrière lui et c'est bien grâce à lui que je vais pouvoir courir aussi bien!


Le trouver en route me redonne le moral. J'oublie mes idées noires; à cause de mon mal de jambes, je me disais depuis un quart d'heure que je devais manquer de fer et qu'il faudrait que je mange du foie de veau toute cette semaine pour me refaire une santé. Quand on sent ses muscles se serrer à l'effort, c'est le signe d'un manque de fer. Finalement, j'oublie ces tergiversations qui me flanquaient le bourdon et je me concentre sur les petits chemins forestiers étroits où les pierres se cachent sous les feuilles. Je vois Thomas qui arrête car il s'est fait mal au genou et un jeune de mon équipe qui a mal aussi. Je lui conseille de couper par un chemin forestier si ça ne va pas. Mais courageux, il finira le parcours.


Bientôt, on a la première dame en vue et je me prends à avoir peur de la rattrapper. Ca m'arrive parfois quand je sais que je ne suis pas en pleine possession de mes moyens pour poser des sacs ou tenir une allure qui me sera fatale. Je me replie sur moi-même et pendant ce temps, la concurrente file. Mais là, grâce aux encouragements de Jean Luc, je tiens l'allure sur le long plat de la piste de la Biche. Je double 2 autres skieurs de mon équipe qui souffrent l'un d'ampoules, l'autre de fatigue. Je leur demande d'accrocher le train, ils le feront un petit moment. Mais eux aussi finiront. En arrivant sur la route forestière de la Pesse, Anne Ruelen est juste devant à une centaine de mètre et la distance entre nous ne bouge pas, on a le même tempo. Je maintiens mon allure, ça me va bien à ce train. Je ne suis toujours pas sûre de pouvoir la doubler. D'ailleurs Jean Luc me dit la même chose, que ce n'est pas la peine de se cramer, mieux vaut attendre la bonne opportunité.


Je ne sais pas bien ce qu'il me reste dans les jambes. On descend encore ce qui signifie qu'il faudra tout remonter... Et au moment de remonter, je me sens bien. Je n'accélère pas et je cours à mon rythme. Puis je ressens une légère fatigue dans les jambes qui passe quelques minutes plus tard. Ce sera comme ça tout le long: 15min bien, 5min moins bien. Le chemin est agréable et monte en zig-zag pas trop raide, je cours à un bon rythme. Je sens que je me rapproche mais j'ai toujours l'appréhension de pouvoir la doubler, peu sûre de moi. Et au moment d'arriver tout en haut, près de la roche Fauconnière, alors que Jean Luc m'a posé dans la montée, je vois que la 1ère dame fatigue et qu'elle prend un coup de latte brusquement. C'est le moment que je choisis pour accélérer et la doubler. Je sais que c'est le bon moment, qu'il faut accélérer pour la poser. Je rattrappe du coup Jean Luc et on entame la descente ensemble. Il y a un autre jeune de mon équipe que je double aussi. C'est une descente très raide, avant on la faisait sur une route pendant 2 km et ça tuait les jambes. Mais là, on bifurque à droite, on descend pas mal dans la forêt de sapins et on atterrit sur un chemin à flanc de montagne qui nous emmène jusqu'au village. Les 3 derniers kilomètres sont très durs et très longs! Je me retourne souvent pour surveiller mes arrières, Anne peut avoir récupéré ! C'est au moral que je termine, je ne rêve que d'une chose: m'arrêter et m'asseoir, comme au cross du Mt Blanc la semaine dernière.


Je franchis la ligne en vainqueur et je vais saluer Jean Luc qui m'attend au ravito pour le remercier de son aide et de ses encouragements. Il me dit qu'il m'a attendue à la montée du Crêt d'eau 2 semaines avant, cette course que je n'ai pas osé faire pour m'économiser avant le Mt Blanc et on en conclut que j'ai eu tort, il me manquait une course dans les pattes. Et aujourd'hui à Giron, ça allait mieux à la fin, signe que je me débride.
Je discute aussi avec Anne Ruelen qui a fait le tour de l'ain pédestre la semaine précédente. Elle m'explique que son coup de barre a sans doute son origine dans le bike and run couru la veille et qu'elle a bien senti...

Je termine en 1h35 et le premier est en 1h12. Mes jeunes skieurs ont bien couru, tous terminé plus ou moins bien mais ils ont été courageux ! Ils n'ont jamais rechigné à faire le cross, je les félicite!



Clt. Dos Clt/Cat An Code Nom - Prénom Cr Club Temps Ecart
1 1/SEN 1987 LIGIER BENOIT RUNNING 1h12:48.7
2 2/SEN 1983 SABOUL RAPHAEL SC LE POIZAT 1h15:21.7 02:33.0
3 3/SEN 1983 SCHAFER FLORIAN TRIATHLON 1h15:30.6 02:41.9
4 4/SEN 1973 GAUTHIER SEBASTIEN AMBERIEU 1h16:29.5 03:40.8
5 5/SEN 1988 THEVENARD XAVIER CSVR 1h16:50.8 04:02.1
6 1/VET1 1963 QUENIN STEPHANE BELLEY SPORT 1h17:08.3 04:19.6
12 10/SEN 1985 SABOUL DAMIEN SC LE POIZAT 1h23:51.1 11:02.4
14 1/VET2 1952 GIROD JEAN CLAUDE ASD GEX 1h24:10.8 11:22.1
15 1/JUN 1990 CARRARA SIMON CSVR 1h24:28.7 11:40.0
18 2/JUN 1990 THEVENARD JEAN MARIE CSVR 1h26:15.4 13:26.7
36 10/VET1 1960 BENONNIER JEAN LUC VIRIAT 1h35:24.9 22:36.2
37 1/VET1 1966 BURLET DELPHINE CSVR 1h35:47.0 22:58.3
40 2/VET1 1969 RUELEN ANNE AMBERIEU 1h36:37.5 23:48.8




En gras, ce sont les skieurs, belles performances !


mardi 23 juin 2009

E = mC2

Apprentissage de l'épaulé (par Guillaume)

Bio mécanique - forces - masse - inertie - énergie cinétique - énergie potentielle - allègement surpression - rotation - impulsion - énergie dynamique - système Galliléen - loi de Newton -Ca vous parle?

Je vais faire ma maligne parce que moi, ça me parle...maintenant!


Cette 3ème semaine à Prémanon s'est déroulée sous les auspices de la biomécanique, enseignée par Nicolas Coulmy, titulaire d'un doctorat en biomécanique et en plein d'autres choses aussi, directeur du département Recherche à la FFS et extrêmement intéressant dans son domaine!


En voyant le programme annonçant une semaine de biomécanique, je m'attendais à dormir la plupart du temps ou à ne pas pouvoir suivre. C'est tout le contraire! J'en redemandais et les autres aussi! Le sujet est tellement vaste, passionnant, explicite qu'on a toujours envie d'en savoir plus.

En fait, sans entrer dans les détails, la biomécanique explique les gestes techniques du skieur et nous permet de comprendre les causalités, de choisir les gestes de correction en fonction des capacités du sportif. Et si ces capacités ne sont pas suffisantes, de les développer dans une direction juste avec de la musculation.


Il nous a expliqué qu'on n'est pas obligé de corriger quelqu'un en technique, qu'il faut aussi savoir observer et savoir si ce sera objectif de corriger ou contre productif. Le coût énergétique est à prendre en compte tout le temps, le vecteur vitesse, la force d'inertie.


Cela fait réfléchir quant au discours qu'on a tous (les coachs) tenu et qu'on tiendra encore. A savoir, prôner l'uniformisation au nom du progrès, faire adopter ses propres valeurs pour le bien de ceux qu'on entraine, etc. Ce ne sont pas de mauvaises choses, on pense toujours faire de son mieux mais finalement, il faut aussi penser donner un libre arbitre à ceux dont on a la responsabilité sportive et leur montrer des choix possibles et pas seulement une seule possibilité.


Par exemple, quand on voit passer un jeune en course devant soi, on a tendance à lui demander d'augmenter sa vitesse car notre ressenti visuel ne correspond pas à ce qu'on attend de lui. Et c'est une erreur car le skieur a adopté d'instinct sa vitesse propre, sa vitesse spontanée à laquelle il peut utiliser ses forces et sa technique d'une façon optimale. En lui demandant d'accélérer, on va l'obliger à augmenter son coût énergétique et à le fatiguer plus vite que ce qu'il est capable de donner. En revanche, lui demander de skier moins en fréquence et plus en amplitude suivant le profil et le format de la course peut l'aider à moins dépenser d'énergie.Ce sont des finesses qui peuvent s'avérer tellement importantes!

On a eu un contrôle écrit en fin de cession sur une analyse vidéo. Il fallait observer 2 skieurs, analyser et diagnostiquer ce qu'on voyait puis proposer une correction étayée et détaillée. J'ai trouvé quelque chose, j'ai fait une hypothèse qui reposait quand même sur des détails concrets et que je pouvais soutenir mais j'ignore si c'est juste. En tout cas, je suis capable de défendre mon point de vue. J'espère avoir une bonne évaluation.


Mes dernières notes en physio: 12.5 et 15.5 ! Je suis contente!!


La semaine prochaine, ce sera Ralph Hyppolyte qui nous présentera son modèle psychologique pour la préparation mentale. A voir!