dimanche 26 décembre 2010

Ayant vaincu mon complexe d'infériorité ou ma timidité, c'est selon, je me suis portée volontaire pour aider à l'encadrement d'une coupe d'europe de ski de fond les 18 et 19 décembre dernier avec l'équipe de France.
Nous nous sommes rendus en Autriche à St Ulrich am Pillersee (à côté de Hochfilzen) avec 18 skieurs sélectionnés (juniors et séniors) pour 3 courses : un KO sprint en skate, un 10km en skate et une masstart en classic. La neige y était au rendez-vous, le froid aussi avec 2 jours à
-17°. Les conditions sont restées stables pendant tout le séjour : neige fraîche et froide avec un fond dur, -10° en moyenne.

Je connais parfaitement le circuit coupe du Monde-coupe d'Europe en biathlon, l'ayant fréquenté pendant 10 ans. Mais depuis ma retraite puis ma reprise en tant qu'entraineur en 2007, le monde du ski de fond avait changé et mes déplacements en coupe du Monde de ski de fond dataient de 1991...! J'étais consciente de mes lacunes : reprise de contact avec le fartage de retenue, avec la technique du classique qui avait considérablement évoluée, avec les nouvelles têtes que je ne connaissais pas, etc. Je me sentais parfaitement ignorante de bien des choses et mettait à contribution immédiatement mon esprit d'observation pour combler les trous de mémoire. Et quand j'appris que les entraineurs de région pouvaient accompagner l'équipe de France en déplacement sur les courses européennes, j'ai été à la fois intéressée et découragée. Intéressée car je savais qu'avec l'élite, je progresserai. Découragée car je m'imaginais que je ne m'en sortirai pas.

J'ai attendu 3 hivers avant de me décider. Et j'ai postulé pour cette coupe d'Europe mi-décembre qui ne me demandait pas trop d'organisation pour mon remplacement dans ma région. Une fois que j'ai pu mettre en place les 2 entrainements où je serai absente chez moi, j'ai pu partir la tête légère et l'esprit curieux !

Je connaissais tout le staff (nous étions 6 au total) : Mathieu Fort, l'entraineur des juniors. Gérard Durand-Poudret qui s'occupe de l'aspect technique et fart. Philippe Grandclément, intervenant de qualité sur les stages des juniors et au pôle France à Prémanon. Thibaut Chêne, CTS du comité Alpes-Provence. Jean Hemaury (je ne suis pas sûre de l'othographe du nom...) responsable des séniors du comité du Massif Jurassien. Et moi-même.

Moi qui met un point d'honneur à toujours organiser correctement les conditions de travail sur le terrain et de distribuer au plus juste le rôle de chacun, je n'ai pas été déçue. L'organisation était tip-top, le matériel impeccable, l'entente très bonne et la communication correcte.

Mon rôle a consisté à faire des skis à tour de bras. Je m'explique: d'abord farter les skis en glisse: sur les skis tests, appliquer une base, la râcler, la brosser. Appliquer ensuite la poudre ou le produit fluoré avec un masque de protection, faire refroidir les skis et brosser, brosser, brosser...

Une fois que les skis ont été testés, une tendance, un choix est fait quant au fart à mettre pour la course et nous l'appliquons alors sous les skis des coureurs. Chaque coureur donne 1 paire de ski déterminée la veille. A 6 coachs, farter 18 paires de skis ne nous prenait que 1h30 au max. En région, c'est différent. Quand le coach est seul avec 10 paires de skis, il se couche vers 2h du matin!

Avec notre masque sur le nez pour se protéger des émanations étoilées du fluor chauffé à blanc, il fallait étaler la poudre sur les skis, la chauffer, la relever avec une petite brosse, la refaire chauffer. Sortir le ski dehors. Puis brosser avec une brosse dure, avec une brosse moyenne puis une brosse souple. Quand on veut que le travail soit parfait pour une glisse excellente, il faut donner entre 100 et 150 coups de brosse sous chaque ski !!

Puis le jour de la course, on se répartit sur la piste pour les encouragements et les renseignements de temps, avec des bâtons pour parer à toute éventualité de casse. Là, il faut prévoir LA grosse veste chaude, LES chaussures chaudes pour rester 1h30 à 2h les pieds dans la neige pendant la course sans trop bouger. J'emmène toujours un petit thermos de thé. Et j'ai une veste ouatinée longue et épaisse absolument idéale pour ça.

Sur cette coupe d'Europe, les juniors ont fait des courses superbes. Quand je les renseignais, c'était pour leur donner des temps par rapport au premier à quelques secondes ou pour leur dire qu'ils étaient premier! Suspense! On a tous un talkie et on écoute avec attention le déroulement de la course et du classement sur les autres endroits de la piste qu'on ne voit pas. On fait passer des infos telles que :" dis-lui de bien relancer!" ou "Il faut qu'elle sorte des traces en descente!" etc. J'ai pu me rendre compte du niveau européen où les allemands et les suisses sont à la bagarre avec les français. Où les filles ont encore beaucoup à faire pour performer en tête de course, malgré leur motivation. Je me souvenais du temps (lointain) où j'étais moi-même en course.

De retour sur le stade, je félicite les français montant sur le podium et je dis un mot à celui ou celle qui m'a inspiré un commentaire. Ils ne me connaissaient pas bien, moi non plus, c'était l'occasion de briser la glace. Ce sont tous des jeunes gens très intéressants et sympathiques, avec des qualités physiques en devenir ou déjà établies, avec des mentalités différentes dont il faut tenir compte.

Le dimanche, Paul Goalabre avait gagné le KO sprint junior et le 10km skate. Et Alexis Jeannerod avait prit la 2ème place du 10km skate et du 15km classique. Ca fait plaisir! Avec de bons skis, comparés aux autres nations.

Je suis rentrée avec la satisfaction d'avoir surmonté mon manque de confiance car les choses se sont bien passées et j'espère avoir bien travaillé. Je me sens surtout décomplexée car je travaille finalement correctement dans ma propre région et 1 ou 2 déplacements de ce type par hiver est idéal pour se perfectionner, pour prendre part à la bonne marche des jeunes équipes françaises et pour se familiariser avec le milieu. C'est une expérience à renouveler l'an prochain.

Pour info, les championnats du Monde juniors auront lieu en février à Otepää en Finlande avec 6 garçons et autant de filles je pense. Un junior bien placé (dans les 10 voire les 5 premiers) dans une course mondiale est un futur sénior de talent. Exemple : Maurice Manificat, champion du monde junior.

Les nordiques (Norvège, Suède) ont un certain réservoir de jeunes talents tant en filles qu'en garçons. Et en Europe, il faut toujours compter sur les italiens, les allemands, les suisses depuis quelques années et quelques français. Il y a toujours des individualités pouvant pointer dans une nation : République Tchèque, Pologne, Slovénie grâce aux parcours encourageants de séniors confirmés.

Au niveau mondial, les russes ont un vivier impressionnant de jeunes pousses rapides mais ils ont fait des vagues l'an dernier à cause de contrôles antidopage positifs. Qu'un sénior soit pris positif, ce n'est pas normal. Mais qu'on puisse trouver des juniors positifs, des jeunes gens d'à peine 18 ans, je trouve cela scandaleux! C'est les faire baigner dans la triche et la m... dès le plus jeune âge en les y forçant le plus souvent, c'est leur présenter le sport sous sa forme la plus honteuse (ne pas respecter les règles) et c'est leur forger une mentalité tronquée dont ils auront du mal à se défaire pour le reste de leur carrière (s'ils passent à travers les contrôles..). Quand le dopage est étatisé, les juniors ne sont que les derniers maillons de la chaîne, que la conséquence d'un système pourri où tout le staff est fautif, du médecin à l'entraineur, en passant par le président de la fédération au kinésithérapeute.

De mon humble avis et d'après mes observations, il y a plusieurs types de dopage : le dopage à l'échelle de l'équipe, de la fédération où tout le monde est impliqué en ayant l'idée plutôt de compenser un manque et en croyant être dans son bon droit.

Le dopage individuel où l'on trouve un athlète s'entrainant souvent seul avec son propre staff, écarté, se tenant éloigné des autres, fragilisé mentalement parfois et manquant de confiance en lui mais avec la ferme intention de combler son retard, ses lacunes, ses faiblesses avec un ou des produits miracles ou encore de prendre sa revanche sur une personne ou un système qui l'a lâché.

Enfin, le dopage "erreur" où l'athlète a avalé un produit acheté sur internet sans penser qu'il serait "sale", où il a pris un sirop pour la toux à la codéine inoffensif mais interdit etc. Aucune intention de tricher dans tout ça, de la naïveté, de l'innocence (au sens juridique) et souvent la même sanction que pour les autres "types" de dopage.

Le ministère des Sports tient à la disposition de chacun la liste des produits dopants et référencés mais ce n'est pas si simple. Au niveau régional, il faut souvent rappeler aux jeunes de faire attention quand ils sont malades et qu'ils vont à la pharmacie. Sur les courses nationales, des contrôles antidopage sont régulièrement mis en place et de façon impromptue, il est important de respecter les règles et surtout de rester vigilant sur ce qu'on avale.

Je m'égare un peu de mon sujet premier...
Quoiqu'il en soit, la détection, la préparation, l'affirmation des jeunes skieurs est un sujet perpétuel de conversation entre entraineurs, alimenté par ce qu'on observe chez nos voisins. Et c'est passionnant, toujours en évolution.

Regardez les résultats sur ffs.fr ou sur fis-ski.com. Bon ski !

lundi 15 novembre 2010

LA GYMNASTIQUE DES MOTS

Vu dans le supplément "livres" du Monde de ce week-end, un article sur 2 livres totalement décalés et plein d'humour! Voyez plutôt!

Tout d'abord "le petit dictionnaire des mots retrouvés" (préface de Philippe Delerm, JBz&cie éditions, 12.95€) a été écrit par des auteurs anonymes juste avant 1940 et qui se sont bien amusés avec les mots.

"L'oeuvre que nous entreprenons, disent-ils, est une oeuvre de réaction, réaction contre l'interprétation fantaisiste des mots, réaction contre les corrupteurs de notre langue, qui ne sont pas tous, hélas, des étrangers."

Et voilà quelques définitions revues et corrigées par leur soin:

Anthrax: ravisseur de la belle Acné, désigne un répugnant abscès.

Calviniste : désigne un coiffeur genevois.

Lit: une unité monétaire lituanienne, une devise de tout repos.

Watt : interjection utilisée par les techniciens de l'électricité pour marquer leur mépris d'une découverte faite par l'un de leurs confrères.

Aspirine: épouse d'un aspirant de marine. Généralement très élégante, elle donne à la mode un caractère particulier, un cachet d'aspirine.



Dans le même ordre de désordre intellectuel humoristique, je vous conseille de mettre dans les chaussures de votre rejeton adolescent pour Noël l'ouvrage d'Alain Créhange : "le pornithorynque est-il illustré?" (éd. Fage, 24€) qui aura tôt fait de le réconcilier avec le français tout en l'amusant à tous les coups! Ce sont des mots-valises que l'auteur rassemble dans cet ouvrage et c'est un exercice drôle auquel nous devrions tous souscrire en inventant un mot-valise par jour.

Castronaute: dirigeant cubain rêvant de mettre son pays en révolution permanente autour de la Terre.

Plutsch: tentative de coup d'état qui tombe à l'eau.

Emigraine: mal de tête venu d'ailleurs.

Finançailles: préliminaires à un contrat de mariage.

Proservatif: étui en latex que l'on emploie pour en empêcher la propagation du virus de la poésie.



Bonne lecture !!

mardi 2 novembre 2010

TOMBE LA NEIGE ...

La plaine du glacier de la Grande Motte. Il y a 20 ans, on pouvait skier sur la neige qui recouvrait les rochers en face.








Il faut que je parle du stage que j'ai fait à Tignes à la toussaint avec les juniors du Comité du Lyonnais. L'an dernier, nous avions eu 5 jours de grand beau temps sans un nuage et nous espérions la même chose pour 2010.


Bonne nouvelle en arrivant, il neigeait des gros patins. Les jeunes étaient tout excités par cette 1ère neige et par le ski qu'ils allaient bientôt pouvoir faire.


Le lendemain, grâce aux pneux neige posés avant de partir, nous avons pu monter mais nous nous sommes arrêtés sur le golf de Tignes, au bord du lac. Il était tombé 30cm, la neige était humide et nous pouvions en faire quelquechose. Presque tous les comités régionaux de ski de fond étaient présents et à nous tous, nous avons tracé 2 boucles de difficultés différentes sur lesquelles nous avons de suite tourné.
Ski sur le golf à Tignes à côté du lac.

Certes, c'était tracé aux pieds, inégal mais quel utilité. Pour mes jeunes, il s'agissait du 1er stage de ski depuis avril 2010, ils n'avaient fait que du ski à roulettes et pour retrouver les sensations d'appui, de glisse, de proprioception dans les pieds, rien de tel que ces traces-là !!


Le travail technique a été très important et quand nous sommes remontés sur le glacier, après 2 jours et demi en bas, et qu'ils ont pu skier sur de bonnes traces faites à la machine, les jeunes étaient bien placés et ont progressé.


Là haut, après la chute de neige de début de semaine, les conditions étaient optimales: neige fraîche et froide à -5°C, soleil éclatant, peu de vent. L'idéal!


L'après midi, nous sommes montés à l'Aiguille percée. Les juniors se sont bien amusés dans la neige fraîche et nous sommes redescendus par la gravière.













Photo de famille... Benjamin, Lucas, Vincent et Gautier


L'aiguille percée


Les 2 derniers après-midi, nous sommes allés sur le versant ensoleillé de la Rosière où nous avons pu faire du ski à roulettes jusqu'à 18h en restant au soleil, au dessus des vallées envahies par l'ombre. C'était magnifique! Les mélèzes faisaient des silhouettes jaunes dans la forêt ainsi que les bouleaux et leurs feuilles tachetées d'or et le Mont Pourri se dégageait devant nous. La beauté du paysage annulait la monotonie de l'ascension.











Ski roue à la Rosière - Le Mont Pourri

C'est la 4ème année que je reviens ici en tant qu'entraineur. La première fois que j'y suis montée, c'était en 86 je crois et j'étais juniore. Et ça n'avait rien à voir avec les conditions qu'on trouve aujourd'hui : le funiculaire n'existait pas, nous montions dans des oeufs qui bougeaient beaucoup quand il y avait du vent et le voyage durait bien 20min. En arrivant en haut, nous pouvions chausser les skis dès la sortie des escaliers et une descente très raide et parfois glacée nous attendait pour rejoindre la plaine où sont tracées les pistes de ski de fond. Il y avait facilement 30 mètres d'épaisseur de glace en plus. Et les pistes faisaient entre 5 et 8 km. La descente est l'occasion de se faire plaisir en slalom et de peaufiner sa technique.
Depuis le glacier : les remontées, la Grande Motte à gauche et la Grande Casse au fond.

Pour redescendre, on n'avait pas besoin de retourner au restaurant comme aujourd'hui, on pouvait ralier en ski la gare intermédiaire des remontées en contrebas. Là, il y avait une belle langue de glace sur laquelle était encore planté un téléski et des piquets de slalom pour les alpins. Mais tout cela a disparu.


Je me souviens que ce n'était pas de tout repos parfois : il arrivait qu'on s'arrête en montant à la gare intermédiaire et qu'on finisse à pied. Une année, la neige était verglacée, nous traversions en diagonale avec nos chaussures glissantes, ma soeur avait trébuché et perdu une de ses paires de ski qui était partie se perdre en contrebas, elle ne l'avait pas retrouvée. C'était mieux que de faire soi-même la grande glissade sur les fesses!


Sinon, les conditions météo peuvent être quelques fois exécrables avec un vent si fort qu'on ne peut avancer ou que les bâtons se plantent de travers, avec des conditions hivernales extrêmes quand il neige et qu'il fait froid.


D'année en année, on voit la couche de glace se réduire, s'abaisser comme un soufflé raté sortant du four, laissant apparaître des rochers nouveaux en travers de la piste, des crevasses et on se dit que les années à venir à skier ici sont comptées. Nous aimons tous tellement le ski que nous ne pouvons imaginer un jour que ça puisse s'arrêter, pour des raisons climatiques ou économiques d'ailleurs, pour quelque raison que ce soit. Quand je pense à l'exposition Monet à Paris en ce moment où des tableaux représentent la fonte des glaces sur la Seine au début du siècle... ça laisse rêveur...

dimanche 31 octobre 2010

MARATHON WOMAN















Dimanche 31 octobre : marathon de Lausanne, 10h10. Objectif : 3h20



En train de préparer mon sac


C'est mon premier marathon. Ca fait une semaine que je me fais du souci, que je me demande comment faire, quelle tactique adopter, je questionne tous ceux et celles qui ont déjà couru la distance mythique histoire de me rassurer.




A Tignes sur le glacier, conditions magnifiques: neige fraîche, -5°




Pour fignoler la préparation, (c'est du 3ème degré..) je suis en stage de ski sur glacier à Tignes avec les jeunes de mon comité où je ne cours pas un kilomètre et quand je fais une séance de décrassage samedi, horreur! Les mollets me tirent affreusement, j'ai l'impression d'avoir perdu tout ce que j'avais fait auparavant, d'être une débutante. Ca ne me rassure pas du tout!


Je passe l'après midi du samedi à me masser les mollets, avec les jambes en l'air à regarder un film de Clint Eastwood "Gran Torino". Excellent film, il ne faut pas avoir peur des gros mots mais c'est du Eastwood pur jus, ça me détend. Je prépare mes affaires jusqu'à point d'heure, le stress me tient éveillée.


Je suis certaine d'avoir mieux dormi avant les courses des Jeux Olympiques !


Avec le décalage horaire français (1h de moins cette nuit), j'arrive sur la Suisse avec le soleil qui se lève timidement sur le lac.


Lausanne pour moi, c'est d'abord "la lumière du lac" de Bernard Clavel, grand écrivain récemment disparu, amoureux du Jura, qui parlait si justement de la lumière du lac Léman, particulière et mystérieuse, j'ai toujours remarqué cela en y passant.


Lausanne c'est aussi le siège du CIO. Je ne m'apesentirai pas sur les propos de ce cher Mr de Coubertin qui parlait des "femelles" plus à même de travailler en cuisine que de courir sur un terrain en short, il collait à la mysogynie ambiante de son début de siècle. Parions qu'aujourd'hui, il tiendrait un discours différent... Je lui laisse une chance...


Lausanne et ses illustres habitants artistes: Maurice Béjart y créa son corps de ballet de danse contemporaine. Regardez la chorégraphie qu'il a crée sur le "Boléro" de Ravel avec plusieurs interprètes différents; chacun y apporte sa touche : Maïa Plissetskaïa montre son humilité et une sensualité innocente, Jorge Donn y est généreux et fantastique, Sylvie Guillem offre toute sa puissance, sa technique, son autorité. Enivrant.


Charlie Chaplin y est mort je crois, David Bowie y a vécu un temps et j'en passe...


En entrant dans la ville, je passe devant la maison Phillip Moris (les cigarettes) que j'aimais bien fumer adolescente... Et oui, elles avaient bon goût! Personne n'est parfait.


Bref, les suisses dorment encore et la circulation est fluide. C'est toujours un bonheur pour moi de revenir en Suisse. Je sais que ce n'est pas l'avis des frontaliers sur Genève qui pestent contre les feux rouges et leurs radars. Mais il faut oublier qu'on est français en Suisse et adopter leur conduite en ville, souple, tranquille, respectueuse. Même s'ils ne nous pardonnent aucun écart...


Oui, je vais parler course à pied, deux secondes!


Je vais chercher mon dossard et récupère mon sac à surprises "tant que je peux encore marcher!" dis-je en plaisantant à la bénévole en place. Je ne crois pas si bien dire..


J'ai bien observé le profil de la course, ça monte et ça descend et je crains le vent dans le nez pour le retour... Je m'échauffe correctement, les jambes ont l'air d'aller. Dans le grand parc à côté du départ, il y a de l'ambiance: un groupe de personnes sur une scène font une séance de fitness en musique pour aider ceux qui le veulent à finir leur échauffement, ils ont du succès.


En prévision de la pluie, j'avais mis un tee-shirt à manches longues que je quitte avant le départ, je ne veux pas avoir trop chaud. Le mauvais temps est prévu seulement pour ce soir.


Comme je le disais, j'ai demandé des conseils à plusieurs personnes qui m'en ont donné d'excellents, notamment de partir doucement, de bien boire etc. Et à 5min du départ, je suis là encore à me demander quelle stratégie adopter.


Et je me place sur la ligne des 3h15. Je m'apercevrai dans 2h que j'ai fait toutes les erreurs qu'on m'avait conseillé d'éviter... Moi et mon esprit rebelle, il faut qu'on se calme de temps en temps et écouter humblement ce qu'on nous dit. Car sur ce premier marathon, j'ai manqué cruellement d'humilité! Tant pis pour moi. Pour le moment, je ne le sais pas et je fonce dans mon idée, entêtée, voulant toujours avoir raison et ne pas faire comme tout le monde...


Au poignet, j'ai un bracelet avec les temps de référence pour réaliser 3h15.
Au départ, avec le sourire.


Ca y est, le départ est donné!! Je suis bien. On part moins vite que je ne le pensais. Autour du donneur d'allure, les coureurs se pressent comme un essaim d'abeilles autour de sa reine.


Tout du long, les spectateurs seront sympas et encourageront chaleureusement, surtout les femmes. Merci! Ca descend beaucoup sur les 5 premiers kilomètres et j'ai peur pour le retour, il faudra remonter pas mal de dénivellé tout de même. Mais je profite du paysage, je me délecte. Le ballon est à une centaine de mètres devant moi. Le coeur monte doucement pour se stabiliser à 163, zone de VMA, je cours en 4'30 sur mille, un peu vite mais ça va alors... je continue.


On arrive près des coteaux où les vignerons font une pause pour nous regarder passer, il y a des orchestres musicaux ou de la sono de loin en loin au bord de la route, ça tient compagnie. Au 15ème kilomètre, ça va très bien, je cours en 4'13 avec le coeur à 168 je suis toujours bien mais je m'aperçois qu'on a le vent dans le dos...ce que je craignais pour le retour.


C'est en entrant dans Vevey qu'on croise les premiers qui sont sur le retour. Le premier du moment a de l'avance. La première femme est seule aussi. Et moi je commence à craquer. Je mange régulièrement, je bois mais je sens que mes jambes fatiguent. Et en quelques centaines de mètres, ça craque, c'est affreux, il n'y a rien à faire, ça tombe d'un coup et on se sent tellement petit alors! Je ressens les apports glucidiques et je fais un peu le yoyo dans mon allure. Le ballon des 3h15 est bien loin maintenant.


Je passe au 21km en 1h40, pas de quoi faire un fromage et en pensant au chemin du retour avec tout de même un profil un peu plus montant je trouve, (c'est très personnel) je me dis que je ne pourrai jamais atteindre mon objectif : 3h20. Au moment où on fait demi tour, quelqu'un dans le groupe dit "c'est maintenant que la course commence!" Je suis bien d'accord avec lui. Jusque là j'étais bien, prenant le temps de regarder le paysage, de sourire aux gens, de taper dans les mains des enfants. Et en sortant de la ville au 25ème kilomètre, c'est le coup de pompe. Ce sont les muscles qui pêchent : j'ai mal sous le pied gauche, sous le "coussinet", ça devient insensible puis à la longue, ça chauffe et ça fait très mal. Mal aux fessiers, au tenseur fascia lata et au vaste interne. C'est rare quand ce muscle tire, c'est mon point faible.


Marre de piétiner sur le macadam, une fatigue sournoise s'insinue. J'ai beau avoir des chaussures neuves, j'ai l'impression de courir avec des tatanes raplapla. Je me redresse, je regarde devant, je corrige ma technique mais d'imaginer ce qu'il me reste à faire me décourage.


Je croise les derniers du marathon et une vieille japonaise qui trottine les pieds au ras du sol. Je lui ressemblerai sous peu.


Le long du lac avec le vent dans le nez, je ne double personne mais tout le monde me double. Et je ne trouve personne à ma main pour me protéger du vent. Quand le ballon des 3h30 me double, j'essaie d'accrocher, j'y arriverai presque mais non, pas la tête pour ça. Et puis dans le sillage de l'essaim, je trouve une femme en short noir, Regina dossard 723 qui me double. Je me dis : celle-là, tu l'accroches pour relancer. Je l'accroche, ça me permet de relancer, je remonte ma vitesse (5'05) et je me mets en mode "hypnose" : je fixe son mollet droit et rien que cela pour ne rien voir à côté. J'ai décidé de ne plus regarder les kilomètres ni l'allure, je n'atteindrai pas mon objectif, donc advienne que pourra. Il faut rentrer...et courir.


Je cours ainsi derrière elle pendant presque 7 bornes puis je décroche en m'arrêtant. J'ai besoin de m'étirer, de faire une pause. Finie la bonne allure, je me retrouve seule et bien fatiguée. J'avais mal mais là ça va être encore pire, oui c'est possible!! En fait c'est l'effet combiné des muscles raidis à la limite des crampes (même les abdos!!) et de la fatigue du mouvement répétitif. Ca me rend folle. Je cours 2 kilomètres en à peu près 6'20 puis je ralentis ou je m'arrête un court moment et je repars. Je ne peux rien avaler, j'essaie pourtant d'avaler une topette énergie et 15min plus tard, j'ai envie de vomir.


A partir du 37ème kilomètre, ça va devenir aigü. Cette fatigue mentale, cette usure de la foulée monotone est parfois plus forte que le reste. Je ne sais plus comment courir. Résultat : je vais terminer le marathon en pleurant de fatigue pendant 3 kilomètres. Mon Dieu ces 3 kilomètres, comme ils m'ont paru longs, infinis, torturants, atroces. Oui, j'utilise des mots forts mais ceux qui l'ont vécu me comprendront, non? Surtout ceux qui en ont bavé à un moment ou à un autre.


Je pleure, les lignes droites sont horriblement droites et longues... Je pleure parce que ça fait mal, je me dis que je ne peux en supporter davantage mais il faut tout de même encore encaisser, encaisser, avancer. Quand je marche sur quelques mètres, des concurrents sympas m'encouragent et je repars. J'ai l'impression que plus les kilomètres défilent (lentement c'est vrai), plus je mets du temps à les parcourir.


Puis Alleluïa, le km 41 est en vue !! Je me dis "c'est le dernier, c'est le dernier!" Je suis envahie par l'émotion, je continue de pleurer mais je m'accroche, je grignote doucement cent mètres par cent mètres. Les photographes sont là, j'essaie de ne pas faire une tête trop affreuse, difficile! Puis au bout d'une ligne droite interminable, enfin, enfin!


L'arrivée.


Après l'arrivée, des larmes encore plein les yeux, ça me soulage.


3h52'31", bien loin de mon objectif irréaliste. Mais j'y suis parvenue nom de D..., mes p... de jambes ont eu du mal. J'ai mieux géré mon trail de 42km dans l'Ubaye qu'ici mais ça n'a rien à voir. Il faut s'adapter aux conditions physiques, mentales et climatiques, au profil, à la boucle.


C'est ce qui est passionnant avec la course à pied et plus encore avec le marathon: la variété. Il n'y a pas 2 marathons semblables, ce qui est vrai un jour, sera faux le lendemain.


Et je me rends compte que je n'ai pas su préparer la course, ne sachant pas vraiment de quoi il retournait. C'était mon baptême du feu! Pour le prochain, à mon avis, un travail de sape sur la route pour se mettre la distance dans les pattes est nécessaire avec des sorties de 3h/3h30 au seuil. Bon j'apprends, c'est la vie! Mais malgré le mal, la douleur, les larmes, je ne veux pas décourager ceux qui aimeraient essayer. Et ce serait également mensonger de dire que c'est une partie de plaisir. En ce moment, je marche comme une grand-mère. A 80ans, je m'en souviendrai...


Quand on aime la course à pied et qu'on veut se lancer un défi, le marathon fait partie des rêves tout comme les skieurs de fond rêvent de la Vasaloppet. J'avais cette idée de franchir cette distance un jour ou l'autre mais j'étais intimidée par l'énormité du projet, je manquais aussi de confiance en moi. Et en en parlant avec des passionnés, ils ont réussi à me transmettre leur enthousiasme et je m'y suis mise. Je suis fière de l'avoir fait.


Mais je laisserai le mot de la fin à ma mère, qui a toujours le mot pour rire (jaune) : "Est-ce que ça a réussi à te dégoûter de la course à pied?"

lundi 20 septembre 2010

TRAIL du BUGEY à BELLEY

Hello les amis,



A défaut d'avoir trouvé un coéquipier pour le marathon par 2 à Chambéry (heureusement car les retours sur cette course sont très mauvais: parcours changé au dernier moment, beaucoup de concurrents se sont trompés etc. Pas bon pour la réputation!) je suis allée à Belley courir le trail du Bugey et croyez-moi, je ne regrette pas!!


Bonne ambiance car plein d'amis sur le parcours.

Parcours typiquement bugiste dans les buis, les forêts aux arbres moussus, les petits chemins bien dégagés et marqués, peu de portions de route, un balisage au top avec les racines et les pierres dangereuses marqués à la bombe rose, la roche percée, la côte de St Germain, les champs de maïs, la petite côte casse-pattes avant l'arrivée, le terrain sec, les encouragements.

Organisation absolument parfaite et bien rodée depuis 9 ans, sympathie de tout le monde.


J'ai choisi de courir les 28km avec 500m+ de déniv, pas très raide donc très roulant, c'est ce qu'il me fallait.


Au départ, je me mets sur la ligne pour ne pas laisser des filles faire le trou. Mais j'avais à peine fait 100m que je faisais tomber la 2ème... Quelqu'un l'a serrée contre moi et je lui ai fait un croche-patte. J'étais désolée et me suis excusée platement. Heureusement, elle ne s'est pas fait mal. Je me mets dans sa roue et juste devant nous, la 1ère Marie-Aline Putz Perrier en jupette de sport, très élégante et fine, donne l'allure. Encore une fois, à côté de ces femmes minces, j'ai l'impression de ressembler à une allemande de l'Est de la grande époque..!!


Elles filent les 2 filles. Je les accroche sur 4km puis laisse tomber car on était en 4'20/km et c'était trop rapide pour moi. Mais ça m'a permis de faire le trou avec celles de derrière et je serai tranquille jusqu'à la fin.


Après 5km, on entre dans la forêt où la mousse des arbres tombe jusqu'à terre, ça donne un air fantastique au chemin, on croirait voir surgir des fantômes! C'est vallonné, ça monte, ça descend, ça donne la pêche, le chemin est à peu près sec, on passe sous la roche percée avant le 1er ravito, c'est très beau, les kilomètres défilent vite.


Au premier ravito, je ne vois plus les 2 premières depuis longtemps, je me concentre sur mon allure. Peu à peu, les hommes me doublent et souvent je me retrouve comme à mon habitude, entre 2 groupes: pas assez forte pour rattrapper celui de devant et en ligne de mire de celui de derrière. Mais je ne me retourne pas, je vais de l'avant, comme on dit!


A mi-parcours, j'attaque la principale difficulté du parcours qui passe comme une lettre à la Poste, une côte raide que je fais en marchant bien et qui me permets de revenir sur quelques hommes devant. Puis je passe en 1h23 au point culminant de la course. Il me reste environ 1h de course. Je grignote ma barre de pâte d'amande à la noix de coco (huuum, délicieuse!!) et bois ma boisson à l'orange. Je ne m'arrête pas aux ravitos.


Les jambes, ça va, le moral aussi. Je ne connais pas du tout le parcours et vers l'arrivée, un ami me double et me dit qu'il reste 5km. Il ajoute qu'il y a une bonne côte à 2km de l'arrivée et qu'elle peut faire mal. OK, j'essaie de le garder en point de mire sur le chemin entre les champs de maïs, je commence à avoir mal aux pattes, à avoir faim... Quand je pense aux 200g de pâtes ingurgitées la veille, au petit-déj du matin, je me demande comment je fais pour avoir faim! Je finis de grignoter ma barre au pied de la montée et la faire passer avec la boisson, il m'aura manqué 1 ou 2 topettes d'énergie pour bien finir.


Au début, la côte fait mal puis je prends le rythme et je la finis bien. Cette fois, je me retourne pour voir si une femme ne revient pas sur mes talons. Ca me ferait mal de me faire doubler si près du but!!


Mais la fin est douloureuse: les longues portions de route en faux plat me tuent et je lutte contre l'hypoglycémie de toutes mes forces. J'ai envie de m'asseoir et de dormir!! Je tiens le rythme de 5'45/km jusqu'à la ligne que je passe de justesse. 2h37 !


C'est ça qui est bon: aller côtoyer les limites, les dépasser, voir ce qu'on a dans le ventre, si on est encore capable de se faire mal (masochistes que nous sommes!!...) Quand ça va trop bien, on s'ennuie...


On me demande au micro pour donner mes impressions mais je me dirige plutôt vers le ravito où j'avale 2 verres de Coca (moi qui n'en boit jamais!!), où j'ingurgite des quartiers d'orange, des bananes, de l'eau. Ca va mieux et je vais parler un petit peu au micro. Je félicite les organisateurs, je promets de revenir l'an prochain où le plateau sera relevé car ils fêteront les 10ans de l'épreuve.


Je discute avec Marie-Aline qui gagne; elle m'explique qu'elle vient de la piste (d'où sa vitesse au plat!) et qui, bien que courant beaucoup, ne fait pas beaucoup de compétitions. Elle est très sympa. Et l'italienne est venue exprès ici, j'espère qu'elle nous fera une bonne pub.


On a eu droit aux douches chaudes et au repas tartiflette!
Les douches!
L'arrivée de la première dame des 56km, en 5h et qq. Bravo !!


Je retrouve peu à peu mes amis : Véronique habituée aux rivières en kayak qui termine 4ème, Jean Luc qui ne m'a pas rattrappée, Pascale qui fait 5ème et les autres. On mange ensemble, c'est très sympa, je prends des photos et je ramène surtout une bonne bouteille de rouge de chez Angelot, à faire vieillir pour bonifier...comme moi!!




Le podium des dames: Marie Aline Putz Perrier (à D) en 2h21 et une italienne de Courmayeur (celle que j'ai fait tomber...) à 5min devant moi.





Le podium des hommes (ne me demandez pas les noms...) le 1er est en 2h02.









samedi 11 septembre 2010

SINGULARITY

J'en ai froid dans le dos...après la lecture de l'article paru dans Le Monde du 5 et 6 septembre.

Le journaliste Yves Eudes expose les idées pour le moins originales et révolutionnaires développées dans le "Singularity Institute" à Silicon Valley (CA).


En quelques mots, ces scientifiques, étudiants brillants, informaticiens, biologistes, mathématiciens basent leur réflexion sur une théorie qui veut que dans moins de 30 ans, "les réseaux d'ordinateurs dotés de systèmes d'intelligence artificielle seront devenus plus intelligents que leurs créateurs humains, qu'ils seront capables de se reproduire sans intervention humaine, de s'autoaméliorer,bref de gérer la planète à notre place! "

Ils estiment qu'une fois enclenchée, leur prise de pouvoir se fera très vite, en l'espace de quelques millisecondes! Les machines deviendront 100% autonomes.


Cet évènement a un nom : la Singularité!


Pourquoi cet évènement est-il passé du rang de mauvais scénario de science fiction à celui de probable dans un laps de temps défini? Sans doute à cause de l'ouvrage d'un célèbre scientifique Ray Kurzwell dont les prédictions précisaient que "en 2029, l'intelligence des machines égalera celle des humains. Cela n'entrainera pas tout de suite de changement radical mais l'intelligence artificielle continuera à s'améliorer de façon exponentielle. En 2045, sa puissance aura été décuplée par un milliard, le monde basculera alors dans la singularité."

Sympa...!


Forts de ce concept, les "singularitariens" commencent à s'allier avec les adeptes de la Longévité Maximale et ont un défi commun : vaincre la mort. En d'autres termes, ils disent que le corps humain pourrait fonctionner indéfiniment "à condition que les cellules qui le composent soient soumises à une maintenance périodique. Avec le temps, les petits dégâts s'accumulent dans les cellules ce qui nuit à leur fonctionnement."


Pour réparer ces dégâts, rien de tel que le "décrassage" des cellules. Aubrey de Grey, chef de cette mouvance pense y arriver entre 2025 et 2030. Pour cela, il se gave de plus de 150 pillules chaque jour pour retarder les effets du vieillissement et pouvoir tester sur lui-même ses découvertes prochaines.


Alors, récapitulons: D'une part, les ordinateurs "intelligents" prendront le pouvoir sur la planète, sur les hommes et décideront eux-mêmes de l'orientation future de notre monde...à condition d'avoir été correctement et justement programmés...

D'autre part, les humains supporteront cela sans fin car la vie éternelle leur sera offerte contre une révision régulière de leurs cellules et une obéissance totale envers les machines...

OK.

Mais Steve Rayhawk, mathématicien et bio-informaticien, imagine qu'un système mal programmé " pourra percevoir les humains comme une simple matière première: si une machine est conçue pour que la production d'un objet manufacturé soit sa priorité absolue, elle peut décider que les atomes composant les humains se trouvant à sa portée doivent servir à la fabrication de son produit. Si nous inscrivons tous nos désirs dans les machines, il ne faudra pas se tromper de liste."


Et oui! Certains voudraient la vie éternelle, d'autres la richesse ou la santé, le succès, d'autres encore gouverner le monde!

Je propose d'éliminer les désirs issus des 7 péchés capitaux et nous pourrions déjà éviter certains cataclysmes.


Enfin, les transhumanistes eux, espèrent que l'intelligence artificielle des machines se greffe sur notre cerveau, prenne le contrôle de notre corps pour le transformer de fond en comble et le remplacer par autre chose...

Si bien que nous n'aurons plus à nous préoccuper de notre survie, les machines le feront pour nous et il nous restera à vivre pour jouer, créer, se divertir et bien-sûr sombrer dans la décadence.

Il est bien connu que l'ennui est le pire des maux et qu'il engendre la violence. Ne le savent-ils pas ces pseudos scientifiques?

Il y en a même qui prônent des Jeux Olympiques alternatifs où les athlètes seront libres d'expérimenter par tous les moyens (chimiques, génétiques, mécaniques) pour améliorer leurs performances. Par là, ils attendent de l'espèce humaine de devenir une force absolue.


Mais entre les machines artificielles et super intelligentes et des humains rendus invincibles, qui sera le maître? Car depuis que l'homme est homme, sa philosophie fonctionne avec le concept de domination-soumission. Rares sont les peuples vivant, ou ayant vécu, dans un système égalitaire. Il y a toujours un chef donnant ses instructions et des fidèles (ou des esclaves) les appliquant. De gré ou de force.

Qui prendrait donc le pouvoir? Les machines ou les hommes?

Si les hommes, qui ont la perversité et la malignité dans leurs gênes, parviennent a tirer le meilleur des machines sans leur dévoiler leur objectif secret, ils auront le dessus. Mais il faudra "résister", garder ce gêne de la résistance à l'oppression qui est en nous (pas toujours appliqué c'est vrai) pour pouvoir garder le contrôle sur notre vie, notre monde.


Personnellement, j'aurai pas loin de 70 ans en 2030, mes enfants seront des adultes avec peut-être déjà une famille et sincèrement, je ne les ai pas mis au monde pour que les machines prennent le contrôle sur leur vie et pensent pour eux. Vivre longtemps et en bonne santé, ok. Mais à quel prix? Et quid des peuples sous-alimentés actuels? J'ai bien conscience que ces avancées scientifiques ne se feront que pour les peuples de l'hémisphère nord et que les autres continueront de nous servir de garde-manger, peut-être dans le strict sens du terme... N'avons-nous pas déjà été anthropophages dans des temps anciens?


Je préfère rire de ces prédictions très scientifiques et rationnalistes, sorties de cerveaux pour le moins déconnectés de la réalité, focalisés sur leur bien fondé parce que justement scientifiques et raisonnables, raisonnés. J'ai envie de rire mais ça m'est difficile surtout quand je vois que les programmes informatiques de mon petit ordinateur de maison se mettent à jour seuls, sans mon aide, qu'ils devancent parfois mes désirs et me font croire que je suis seule et unique quand mes informations personnelles sont connues de plein de gens.

Plus vite que les machines, nous devons résister, continuer de créer et intensifier ces réseaux parallèles hors circuits officiels et nous prendre en main.


Heureusement, pour ajouter un peu de soleil dans ces infos pour le moins bizarres, voici ce que déclare Magnus Carlsen, norvégien, N°1 mondial des échecs:

"Oui, je pense que l'informatique (dans le jeu d'échec) constitue un danger si vous comptez trop dessus. Vous vous exposez alors au risque de perdre votre capacité à penser de manière créative. En effet, vous avez l'impression que si vous soumettez vos intuitions à l'ordinateur, il réfutera vos stratégies. Et puis, il ne faut pas penser comme un ordinateur. Un ordinateur rejettera quelque chose qui lui semble dangereux ou incorrect alors que c'est généralement la chose à faire. En fait, si vous réfléchissez par vous-même, c'est parfois justement la chose que vous devriez faire."

Merci !!

dimanche 25 juillet 2010

TOUR MONT BLANC 2010

Cette année, je n'ai pas pu résister à l'envie de retourner sur le Tour du Mont blanc. Et cette fois, en privé avec ma fille et sa meilleure amie.




























Premier pique-nique au Plan des Dames.

Nous n'avons eu que du beau temps, pas trop chaud et les névés étaient nombreux, la faute à un mois de juin frais. J'avais adapté les étapes à leur niveau de jeunes filles de 14ans sportives malgré tout. Elles avaient bien respecté mes consignes pour faire leur sac en n'en mettant pas trop, si bien qu'elles n'ont eu aucune ampoule, ni de mal de jambe.



Col du Bonhomme
On a fait les Contamines - les Mottets / Les Mottets - Col Chécroui / Col Chécroui - Bonatti / Bonatti - La Fouly. Puis nous sommes rentrées à Chamonix en train. Sur le névé dans la descente du col des Fours


Belle surprise: des bouquetins après le col de Seigne

La guide et ses belles jambes bronzées...

L'an dernier (voir dans mes archives le CR du TMB 2009) c'est à un autre rythme que j'avais parcouru les sentiers. Et cette année, j'ai apprécié de marcher tranquillement en prenant le temps de regarder les fleurs, de décrire un paysage, d'admirer les animaux.





Mes ados n'étaient pas très causantes mais très gentilles et si le premier jour à été un peu dur et long, elles ont vite trouvé leur rythme dès le 2ème jour et nous avons bien marché.









Personne ne nous doublait dans les cols...sauf ceux qui s'entrainaient pour l'UTMB.




Ma fille a fait plein de photos (c'était sa "mission"). Nous aimions nous tremper les pieds dans l'eau glacée en fin de journée, idéal pour régénérer. La dent du géant, magnifique !!!
Devant le refuge BONATTI
Le joli dessert du refuge du même nom....

J'ai beaucoup aimé le refuge de l'Arp Vieille au dessus de Courmayeur et son patron très sympa, une cuisine italienne extra et un petit-déjeûner parfait! Il nous a logé dans un petit mas adorable où nous avons dormi tranquilles.
Au Grand col Ferret, dernier jour...


Nous avons fait des rencontres généreuses sur les chemins et j'étais un peu déçue de perdre mes amis de ballade à la Fouly. Il y a beaucoup d'américains sur le Tour. Les filles ont pu utiliser leur anglais et espagnol scolaire et ça les a motivées.













Les jolies vaches suisses


Le dernier jour, sur la ligne Martigny - Chamonix, nous avons découvert des paysages à couper le souffle! Les gorges du Trient profondes et impressionnantes, des petits coins perdus entre Suisse et France, des villages simples dans des endroits inaccessibles, bref, un environnement extraordinaire que je vous invite à visiter tôt ou tard!















A Chamonix, l'orage soudain avait chassé les touristes et nous sommes rentrées ravies. Les filles ont adoré, c'est le principal!!
Les filles attendent le train, fatiguées.
Trop fatiguée, ma fille n'a pas fait de photos du voyage en train, dommage!