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mercredi 21 novembre 2012
PAS D'EAU DANS LE GAZ!
A force de marquages au sol sauvages: "Non aux forages! Eau en danger!" ceux qui passent sur nos routes du Valromey auront compris que quelque chose se trame sous nos pieds.
Il y a quelques mois, décision a été prise de ne pas laisser les compagnies pétrolières forer où elles en avaient acquis le droit, que ce soit dans le sud de la France ou chez nous. Je sais que Annecy, Frangy sont concernés en haute Savoie, le Jura près de la combe à la chèvre, le pays de Gex, le haut Valromey pour ne citer que les locaux.
Mais ne nous réjouissons pas trop vite. Avec la pression que nous met le gouvernement sur les efforts à faire en temps de crise, avec la peur qui fond sur nous via les médias et leurs sujets racoleurs et anxiogènes, avec les perspectives négatives et pessimistes barrant notre horizon, des solutions vite-fait-bien-fait vont finir par s'imposer comme l'idée de forer notre sous-sol pour y puiser quelques tonnes de richesse éphémère.
J'ai la chance d'habiter une région sauvage, assez méconnue et pourtant aimée des touristes ( et de ceux qui l'habitent). Et ce qui nous paraît être une chance, un environnement calme, propre, de qualité apparaît à d'autres comme le champ libre à des expérimentations nauséeuses. Et les forages à fracturation hydraulique pour le gaz et les huiles de schistes en font partie, désormais. Les Etats-Unis, ce grand et beau pays est touché, des régions sauvages où peut-être aucun homme n'avait mis les pieds sont souillées de ces travaux. Si eux ne montrent pas l'exemple, qui le fera?
Encore une fois, il faudra compter sur les David se levant contre les Goliaths, à force de sitting silencieux et obstinés, de marches de la paix, d'actes de sabotages et de recours en justice.
Je n'arrive pas à cerner ce qui se passe dans la tête de nos décideurs au moment de prendre la décision de permettre les forages ou non. Ils sont en stand-bye mais pour combien de temps? On voit là miroiter des ressources pour la France, made in France le temps de tenir une dizaine d'années. Et ensuite? Se posent-ils seulement la question du: "et ensuite?" Je pense que non car en politique, le "et ensuite" se pose au moment où il faut toucher ses retraites cumulées de sénateur-député-maire, où il faut toucher les subsides des droits d'auteur de livres écrits sous leur nom par des nègres la plupart du temps. Mais il n'y a plus personne quand il faut rendre des comptes pour des décisions concernant l'amiante, le sang contaminé, le médiator. Et d'autres affaires feront bientôt la une des journaux grâce aux pesticides, fongicides, produits phytosanitaires agricoles made in "multinationale chimique..." Des politiques devront rendre des comptes de leurs décisions dictées le plus souvent par des cabinets d'experts, des bureaux d'étude financés par les pollueurs et qui leur ont rapporté de quoi se payer un bateau.
Et ensuite?
Laura Weis, auteur d'un rapport sur les agissements en sous-terrain des grandes compagnies pétrolières dit qu': "Il y a un lobbying intensif du Parlement européen et de la Commission, des rapports d’expertise financés par l’industrie, des publicités et des sites internet conçus afin de prouver que les gaz de schiste ne constituent pas une menace pour l’environnement ou pour la santé publique et de promouvoir l’illusion d’une nouvelle source de carburant écologique."
Cependant ce rapport montre que le développement des gaz de schiste menace le développement des énergies renouvelables – et risque d’enfermer l’Union européenne dans un avenir de combustibles fossiles.
L’auteur du rapport affirme encore:
« Les grands acteurs de l’industrie pétrolière et gazière tentent de façonner les gaz de schiste comme une source de carburant respectueux de l’environnement, et ont attiré les eurodéputés avec des repas et autres cocktails pour les convaincre de ses avantages. Ils ont déjà investi des millions d’euros dans des opérations de lobbying à Bruxelles pour tenter d’induire en erreur les décideurs publiques et lutter contre toute forme de réglementation nécessaire à la protection de l’environnement et de la santé publique." (source du collectif "stop gaz de schiste, Rhône-Alpes Nord") Je n'ai pas envie que ma vallée devienne un no mans land où toute vie sera impossible du fait de l'eau impropre, des odeurs pestilentielles. Je ne veux pas qu'elle devienne plus tard un réservoir pour y enfouir leurs déchets nucléaires et toxiques car vidée de sa population et livrée à leurs desseins hypocrites sans limites.
A moins que... A moins qu'un irréductible village gaulois s'opposant à la loi de Rome... heu pardon, à la loi française ne leur en fasse voir de toutes les couleurs en balançant des menhirs, en foutant des baffes aux CRS et en fêtant cela dans la bonne humeur.
Restons vigilants! Ce qui me rassure c'est que les réseaux locaux fonctionnent très bien chez nous, les AMAP, les collectifs, les pétitions. Sur le site "stop gaz de schiste" vous pouvez voir les photos des camions blancs préposés au pré-forage qu'il faut immédiatement signaler quand il y en a un qui se ballade chez vous.
Arrêtons de dire "c'est pas nous qu'on décide, on peut rien y faire, bon dieu...!"
On peut y faire quelque chose, en parler, se faire un avis sur la question, se documenter, se tenir au courant des décisions et ensuite, agir. Car il faudra agir. On ne fera rien pour nous, en haut. Ou si peu. Nous sommes les seuls acteurs de nos vies et la pérennité de notre environnement passe par nos actions groupées.
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