le blog d'une fille sportive qui réagit sur l'actualité, le quotidien avec humour et bon sens!
dimanche 2 décembre 2012
FEMINOPHILIE
Carla Bruni qui s'aime et se revendique en "bourgeoise", en réponse quelques femmes se disant feministes qui twittent rageusement. Mais qui dénonce les pubs sexistes saturant nos télévisions, magazines et radios? Amies féministes et défenseuses des droits des femmes, recentrez vos actes, vos paroles, vos revendications et cessez de faire du buzz avec du rien.
Vous souvenez-vous de cette publicité où l'on voyait un couple se préparer pour un dîner chez des amis, l'homme attendait sa femme dans le couloir et on la voyait arriver en contrejour, nue, habillée seulement de ses lunettes?
J'avais écrit à un forum féministe pour dénoncer cette publicité que je trouvais non seulement choquante mais malsaine, avec des relents pervers. Ils auraient pu dire que le couple se rendait à une soirée échangiste, ça aurait recadré l'image! Mais qu'est-ce qui justifiait que la femme se rende nue à leur rendez-vous, même habillée de ses seules lunettes?
Et bien j'ai reçu la réponse suivante: madame, nous avons déjà été interpellés par des téléspectateurs au sujet de cette publicité et notre service juridique estime qu'il n'y a pas lieu de faire tant de bruit pour rien... (je résume)
Et bien, pour quoi devons-nous faire du bruit?
Moquer les femmes, les blondes dans d'absurdes blagues en public, à la télé ou à la radio n'expose à aucune sanction, beaucoup de monde le fait en toute impunité. En revanche faire la même chose à propos des juifs, des noirs ou de Mohammet expose à de graves sanctions.
Je regardais un documentaire sur de futurs pilotes de chasse et au moment où une commandant de l'armée de l'air, instructrice entre en scène, voici le commentaire que j'ai entendu: " le lieutenant Machine Truc, instructrice et néanmoins très compétente pour ce poste..." Ai-je entendu ce commentaire quand il a présenté le commandant Trucmuche, instructeur? Non.
Toutes ces petites choses entendues dans le quotidien et très peu relevées par nous autres, femmes, s'accumulent et ne plaident pas en notre faveur, tant que nous ne dirons rien, que nous baisserons les yeux, que nous laisserons filer. Qui ne dit mot consent, n'est-ce pas?
Le combat pour les droits des femmes a changé de domaine et rien n'est pourtant acquis! Je prends le parti de parler, quand je repère des paroles, des actes féminophobes (ou sexiste si vous voulez...) je le fais remarquer à ma fille pour la sensibiliser. Et à mon fils également.
Mais je suis loin d'être parfaite. Je me suis surprise un jour à dire à mon fils :"arrête de pleurer comme une fille!" ou à des jeunes sportifs: "vous faites vos pompes comme une fille!". Après coup, j'ai été choquée d'avoir dit ça, mes paroles résonnant si bizarrement à mes oreilles! Et honteuse de rabaisser, par des jugements sexistes et ayant la vie dure, mes soeurs de genre.
Je m'applique désormais à ne plus le faire, à souligner ce que mes filles sportives font et que les garçons ne font pas, à corriger les remarques désobligeantes des garçons envers les filles et à encourager les filles à ne pas se laisser faire face aux petits machos jalonnant les terrains de sport de toutes sortes.
Qu'on vienne me dire ensuite que les garçons souffrent de la nouvelle attitude dominante des femmes me fait rire. Ils se conduisent comme des petits garçons se plaignant auprès de leur mère et non pas comme des hommes considérant les femmes comme des êtres indépendants capables de se conduire de façons différentes, tout comme eux!
En sport, j'ai été confrontée à des remarques fatalistes de certaines filles considérant qu'il était normal pour elles de toucher moins que leurs homologues masculins à la fin d'une course car elles avaient fait moins de kilomètres. Ca me faisait bondir! Et l'investissement humain, chez qui est-il le plus important? Quand une femme choisit de retarder son désir de vie de famille pour une carrière bien menée, cela n'est-il pas un investissement important, un sacrifice? Un homme peut avoir une vie de famille très rapidement, il lui suffit de ne pas épouser une sportive! Heureusement aujourd'hui, les filles sont tout à fait décomplexées au sujet de la maternité et nombre d'entres elles n'hésitent plus à s'arrêter un an le temps de faire un enfant puis reviennent à la compétition avec un moral d'acier, des priorités recentrées, une motivation décuplée. Les entraineurs, dans leur très grande majorité des hommes, ont, enfin, constatés que la maternité n'enlevait rien aux qualités de leurs sportives. Car il faut rappeler qu'il y a 20 ans, on prenait plus au sérieux les filles relevant de blessure que relevant de couches. Bien que, dans le deuxième cas, le retour était plus sûrement couronné de succès que dans le premier cas...
Et pour ce qui concerne les primes de courses, une femme qui gagne une longue distance de 50km, devrait gagner autant que l'homme gagnant le 50km. Cela se fait sur certaines compétitions mais hélas pas sur toutes. La gagnante s'est autant investie physiquement, moralement, financièrement que le gagnant, elle aussi a engrangé les heures d'entrainement tout au long de l'année, elle aussi a fait le tour des sponsors, elle aussi a mis la main à la poche pour des skis, des lunettes, des voyages, des stages. Et plutôt que de demander des factures, des justificatifs d'investissement personnel, puisqu'on sait que femme ou homme, les sportifs s'investissent dans la même proportion alors décidons une bonne fois pour toutes, pour toutes! d'égaliser les primes de courses. Non pas au nom d'une égalité de force (illusoire) mais au nom d'une égalité d'engagement personnel.
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