L'itinéraire, 1ère étape:
Départ du col du Rousset, passage au pas des Econdus, puis montée pour faire le tour du grand cirque, passage à main gauche direction sud du sommet de Tourte Barreau, col du Pison puis traversée du plateau jusqu'au refuge de Charmaillou (1630 m.)
2ème étape:
Retour sur le plateau et traversée avec le Grand Veymont (2341m) en point de mire, montée raide jusqu'au sommet du plateau à 1900m et descente par le pas de Chattons. Retour par les Econdus.
Les couleurs du levant à 7h
Le matériel:
Traîneaux fabriqués maison avec de vieux skis alpins en guise de patins, une structure en alu et acier, un plateau léger percé de trous tout autour dans lesquels faire passer l'élastique pour serrer le chargement. 2 barres en alus devant rendues fixes par une planchette. Une ceinture large type "Gymnova" à laquelle on fixe les 2 barres par de petits mousquetons.
Et pour aider celui qui tire le traîneau, une cordelette est fixée aux deux barres et reliée par un mousqueton à la ceinture d'un autre skieur devant. Si bien que le traîneau dans les montées raides est tiré par 2 personnes, efficace.
Skis de rando nordique et peaux de phoque. Petit sac à dos pour la journée. Le reste du matériel et nourriture sur le traîneau.
Le milieu naturel:
Réserve naturelle du Vercors, un endroit que je ne connaissais pas et qui m'a séduit immédiatement. Le départ au col du Rousset n'est pas super beau, pentes vierges de végétation et battues par les vents, forêt de hêtre sur les versants nord, ça ressemble un peu à notre plateau de Retord.
Puis dès qu'on monte sur le haut plateau et qu'on aborde les pentes est et sud, le paysage change, on trouve des pins maritimes, un terrain vallonné adouci par la couche épaisse de neige, 2m par endroits! C'est magnifique avec des airs de Norvège.
Les cîmes environnantes sont impressionnantes, le Grand Veymont culmine à 2341m! Et surtout le Mont Aiguille, colonne de calcaire surmontée d'un toit papillon prêt à s'envoler!
C'est la 1ère montagne de France à avoir été escaladée au 17ème siècle grâce à des échelles!
Les étapes :
Le 1er jour sous le soleil, nous nous sommes arrêtés en plein air pour pique-niquer.
Le soir, le refuge nous a accueilli mais la propreté laissait à désirer! A la bonne franquette...
Le poêle ne tirait pas, c'est à peine s'il a chauffé notre antre.
Le lendemain, vent d'est très frais, ciel chargé le matin, pas très envie de manger dehors. Et au détour d'une bergerie, un coin pique-nique sympa!
Il y avait aussi un autre refuge sur le haut-plateau mais difficile d'y accéder!
Vue depuis le toit...
Le deuxième jour, on arrivait vraiment à bien maîtriser nos traineaux dans les descentes et dès qu'on en voyait une, on fonçait! On a fait une descente fantastique au pied du Grand Veymont, slalom entre les pins avec le semi-remorque derrière, sans les peaux sous les skis, la liberté!
J'avais à peine fait 10 pas avec mon traîneau derrière que ça m'a plu. Tout de suite, je me suis vue dans le grand Nord scandinave et plus tard sur la banquise au pôle Nord. Ça me plairait tellement de faire un raid de quelques semaines avec ce type de traîneau, à plusieurs en s'arrêtant dans les refuges sauvages non gardés le soir, de préférence au delà du cercle polaire, en Laponie par exemple! L'effort est tout de même rude.
J'ai traîné mon chargement sur les deux jours en continu car mon coéquipier avait mal au dos. Mais dans le reste des binômes, ils se relayaient dans la journée. Il faut dire qu'au plus haut de notre périple, après une ascension très raide de presque une heure, ça tirait fort derrière les jambes.
Toute l'équipe ravie à la fin de la rando. Je pense que ça a été une belle aventure pour eux, l'occasion de se débrouiller pour faire à manger, gérer ses affaires, serrer les dents quand c'est dur, se serrer les coudes quand ce sont les autres qui craquent, adopter les bons gestes en pleine nature (toilettes respectueuses, eau de source, déchets) et orientation. Restent les images magnifiques et les souvenirs impérissables. A refaire !!!