mardi 4 décembre 2012

HEJ HEJ! VILKOMMEN i NORGE!

Avant que la neige ne recouvre tout, quelques petits souvenirs à partager au soleil de l'été. En août, nos pas nous ont guidés (comme par magie, c'est fou!) en Norvège! Je connais ce pays pour y être allée tant de fois skier depuis l'année 1985. Dès le départ, ça a été le coup de foudre! Ce pays râpeux, rocailleux, âpre et sauvage m'a envoûtée. Il faut aller le chercher pour le trouver, parcourir ses déserts blancs en ski hors pistes, traverser ses lacs qu'on croit gelés et qui, soudain quand on se retrouve au beau milieu, craquent! Briser la glace pour connaître ses habitants, oublier toute forme de coquetterie pour s'y retrouver à l'état naturel, brut. Je connaissais mais mes enfants en connaissaient pas. Une bonne occasion de les y emmener! Et dès que je parle voyage, ils sautent de joie! Sur place, j'ai retrouvé des amis chers dont certains que je n'avais pas revus depuis... Yvette nous a chaleureusement accueillis à Lillehammer. Grâce à cette française installée dans cette ville depuis 42 ans, j'ai été tenue au courant de toutes les choses qu'il faut savoir sur la Norvège avec son ton propre d'expatriée, sa façon française de voir les choses, un peu comme moi. Lillehammer est la 1ère ville norvégienne chère à mon coeur. C'est là que j'ai fait mes premiers pas en ski sur le sol nordique à Nordsetter. Puis, j'y ai gagné une des médailles qui a fait ma carrière. Et à l'occasion de cette ultime visite, j'ai emmené mes enfants au musée olympique où j'ai retrouvé Haakon et Kristina.
Les Jeux Olympiques de Lillehammer (94) méritent un sujet à eux seuls mais à l'époque les photos étaient des tirages papier et il est difficile d'illustrer le sujet sur un blog actuel. C'étaient les jeux du nordique au pays du ski de fond, un rêve!! Je vous raconterai, promis!!! La photo de cette jolie fille en train de tirer (...) c'est moi! Ouah! Calmons-nous... Je suis au tir debout pendant le relais, je fais faire un sans-faute et repartir en seconde position car les russes sont assez loin devant. Mais remettons les choses en perspective: il faisait -18° depuis 2 semaines, nous étions là depuis autant de temps et bien acclimatés au froid. Néanmoins, les 3 couches en haut et 2 en bas étaient de rigueur! Mais pour ajouter un niveau de difficulté (oui, je suis du genre à ne pas faire les choses simplement...) j'avais attrappé une bronchite en arrivant qui ne m'a pas quitté durant tout le séjour malgré les antiobiotiques faiseurs d'hémorroïdes et les sirops contre la toux inefficaces!! (très glamour, n'est-ce pas?) Cela ne m'a pas empêché (ben non voyons!) de courir le 15km en terminant 11ème avec un tir à 19/20. Et le relais où nous allons remporter la médaille de bronze. Ma forme était du coup limitée mais je dois avouer que, de ma vie, je ne me suis peut-être jamais autant sorti les tripes que sur cette course. Les photos en attestent qui me montrent grimaçante. Mais je suis contente de cette tête car elle témoigne de ma rage à y arriver, à aller chercher cette médaille dont j'avais tant rêvé. Et en équipe, c'est encore plus beau!
En août, c'était l'été et nous avons pu profiter de la nature prolifique et simple et tellement belle de ce pays magnifique! Notre autre ami français, Pierre, nous a emmené près de ce lac où nous nous sommes baignés. La vue de cette étendue d'eau calme, pure, bleue, brillante aux rayons du soleil, nous a séduit. Et même plus que cela mais c'est difficilement exprimable. Quand nous nous sommes glissés dans cette eau fraîche et tonique, ce fut un ravissement. Moi qui n'aime pas spécialement l'eau, j'aurai pu nager des heures. Mais faut pas non plus exagérer... Nous nous sommes sentis comme dans un rêve, véritablement. Et je ne remercierai jamais assez Pierre de nous avoir fait découvrir ce coin de paradis.
N'est-ce pas? Oh, comme les enfants et moi on aimerait avoir une petite maison en bois au bord de ce lac!!!
Avec Brita, la femme de Pierre, nous avons fait une jolie ballade en forêt sur les pistes de ski et là aussi, ça a été un ravissement. On a vu nombre de traces d'élans, des myrtilles à profusion et des framboises arctiques! Des petites framboises de couleur orange quand elles sont mûres poussant sur un petit pied, à un fruit par pied. Elles ont un goût très particulier qui se nourrit de la tourbe et de la mousse dans laquelle elles aiment pousser. Au début de la marche, on évitait les endroits humides. Mais il est impossible de sortir d'une marche les pieds secs. Si bien qu'au bout d'un quart d'heure, on avait les pieds trempés et qu'on y allait allègrement dans les flaques, les tourbières et le lac. On a déjeûné au bord du lac en faisant griller des saucisses sur un barbecue portable (une idée à développer chez nous...) Egor s'est même baigné courageusement!
Nous sommes allés en train au bord du fjord à Andalsnes (il y a un ° sur le premier A!) La voie ferrée (Raumabanen) passe par Bjorli, d'où est originaire Tina Berger, la biathlète norvégienne gagnant tout en ce moment. A cet endroit culminant à 800m je crois, il y avait encore des plaques de neige! Nous avons vu le TrollVegen, une face verticale de 1000m et après des virages malins permettant au train de perdre de l'altitude rapidement en empruntant une pente douce, nous sommes arrivés à Andalsnes, petit village côtier où nous avons dormi chez l'habitant. C'était adorable. Mais je vous mettrai d'autres photos.
Enfin, à Oslo, la capitale que je préfère au monde (devant Paris, oui!) et qui a beaucoup changé depuis une vingtaine d'année, nous avons profité d'un temps magnifique pour visiter la ville. J'ai emmené les enfants au musée du FRAM qui, lui aussi, a changé son exposition depuis les années 90 et nous avons suivi les aventures de Amundsen au pôle sud, foulé le bateau FRAM et pris cette photo où nous avons joué le rôle de l'aventurier des pôles. Et nous avons terminé par la cerise sur le gâteau, le nouveau tremplin au sommet de la colline Holmenkollen. La légende, la mecque du ski. Nous aimerions revenir dans le pays l'hiver. Et pourquoi ne pas y rester?

dimanche 2 décembre 2012

FEMINOPHILIE

Carla Bruni qui s'aime et se revendique en "bourgeoise", en réponse quelques femmes se disant feministes qui twittent rageusement. Mais qui dénonce les pubs sexistes saturant nos télévisions, magazines et radios? Amies féministes et défenseuses des droits des femmes, recentrez vos actes, vos paroles, vos revendications et cessez de faire du buzz avec du rien. Vous souvenez-vous de cette publicité où l'on voyait un couple se préparer pour un dîner chez des amis, l'homme attendait sa femme dans le couloir et on la voyait arriver en contrejour, nue, habillée seulement de ses lunettes? J'avais écrit à un forum féministe pour dénoncer cette publicité que je trouvais non seulement choquante mais malsaine, avec des relents pervers. Ils auraient pu dire que le couple se rendait à une soirée échangiste, ça aurait recadré l'image! Mais qu'est-ce qui justifiait que la femme se rende nue à leur rendez-vous, même habillée de ses seules lunettes? Et bien j'ai reçu la réponse suivante: madame, nous avons déjà été interpellés par des téléspectateurs au sujet de cette publicité et notre service juridique estime qu'il n'y a pas lieu de faire tant de bruit pour rien... (je résume) Et bien, pour quoi devons-nous faire du bruit? Moquer les femmes, les blondes dans d'absurdes blagues en public, à la télé ou à la radio n'expose à aucune sanction, beaucoup de monde le fait en toute impunité. En revanche faire la même chose à propos des juifs, des noirs ou de Mohammet expose à de graves sanctions. Je regardais un documentaire sur de futurs pilotes de chasse et au moment où une commandant de l'armée de l'air, instructrice entre en scène, voici le commentaire que j'ai entendu: " le lieutenant Machine Truc, instructrice et néanmoins très compétente pour ce poste..." Ai-je entendu ce commentaire quand il a présenté le commandant Trucmuche, instructeur? Non. Toutes ces petites choses entendues dans le quotidien et très peu relevées par nous autres, femmes, s'accumulent et ne plaident pas en notre faveur, tant que nous ne dirons rien, que nous baisserons les yeux, que nous laisserons filer. Qui ne dit mot consent, n'est-ce pas? Le combat pour les droits des femmes a changé de domaine et rien n'est pourtant acquis! Je prends le parti de parler, quand je repère des paroles, des actes féminophobes (ou sexiste si vous voulez...) je le fais remarquer à ma fille pour la sensibiliser. Et à mon fils également. Mais je suis loin d'être parfaite. Je me suis surprise un jour à dire à mon fils :"arrête de pleurer comme une fille!" ou à des jeunes sportifs: "vous faites vos pompes comme une fille!". Après coup, j'ai été choquée d'avoir dit ça, mes paroles résonnant si bizarrement à mes oreilles! Et honteuse de rabaisser, par des jugements sexistes et ayant la vie dure, mes soeurs de genre. Je m'applique désormais à ne plus le faire, à souligner ce que mes filles sportives font et que les garçons ne font pas, à corriger les remarques désobligeantes des garçons envers les filles et à encourager les filles à ne pas se laisser faire face aux petits machos jalonnant les terrains de sport de toutes sortes. Qu'on vienne me dire ensuite que les garçons souffrent de la nouvelle attitude dominante des femmes me fait rire. Ils se conduisent comme des petits garçons se plaignant auprès de leur mère et non pas comme des hommes considérant les femmes comme des êtres indépendants capables de se conduire de façons différentes, tout comme eux! En sport, j'ai été confrontée à des remarques fatalistes de certaines filles considérant qu'il était normal pour elles de toucher moins que leurs homologues masculins à la fin d'une course car elles avaient fait moins de kilomètres. Ca me faisait bondir! Et l'investissement humain, chez qui est-il le plus important? Quand une femme choisit de retarder son désir de vie de famille pour une carrière bien menée, cela n'est-il pas un investissement important, un sacrifice? Un homme peut avoir une vie de famille très rapidement, il lui suffit de ne pas épouser une sportive! Heureusement aujourd'hui, les filles sont tout à fait décomplexées au sujet de la maternité et nombre d'entres elles n'hésitent plus à s'arrêter un an le temps de faire un enfant puis reviennent à la compétition avec un moral d'acier, des priorités recentrées, une motivation décuplée. Les entraineurs, dans leur très grande majorité des hommes, ont, enfin, constatés que la maternité n'enlevait rien aux qualités de leurs sportives. Car il faut rappeler qu'il y a 20 ans, on prenait plus au sérieux les filles relevant de blessure que relevant de couches. Bien que, dans le deuxième cas, le retour était plus sûrement couronné de succès que dans le premier cas... Et pour ce qui concerne les primes de courses, une femme qui gagne une longue distance de 50km, devrait gagner autant que l'homme gagnant le 50km. Cela se fait sur certaines compétitions mais hélas pas sur toutes. La gagnante s'est autant investie physiquement, moralement, financièrement que le gagnant, elle aussi a engrangé les heures d'entrainement tout au long de l'année, elle aussi a fait le tour des sponsors, elle aussi a mis la main à la poche pour des skis, des lunettes, des voyages, des stages. Et plutôt que de demander des factures, des justificatifs d'investissement personnel, puisqu'on sait que femme ou homme, les sportifs s'investissent dans la même proportion alors décidons une bonne fois pour toutes, pour toutes! d'égaliser les primes de courses. Non pas au nom d'une égalité de force (illusoire) mais au nom d'une égalité d'engagement personnel.