Leucémie foudroyante détectée à la mi-mars, le premier traitement qui fonctionne bien, le moral, les contacts vers l'extérieur. Et depuis un mois, le silence, plus de nouvelles.
Il y a eu cet appel au don de moelle osseuse reçu sur Twitter il y a quelques jours auquel j'ai répondu dans la seconde, un sms que je lui envoie pour l'en informer et lui dire que je crois à fond au prochain donneur pour elle.
C'était il y a deux jours.
Ce soir, devant mon ordi, en lisant les messages sur Twitter, j'apprends que Manu Claret est décédée ce matin. Stupeur, choc, colère.
La petite Manu, toujours souriante, optimiste, pleine de vitalité, douée pour le sport, avec des qualités physiques incroyables, des qualités humaines magnifiques, généreuse, gentille. Je n'arrive pas à imaginer qu'elle n'est plus. Que tout s'est arrêté, que la vie l'a laissée tomber.
Je revois clairement toutes ces années où nous nous sommes côtoyées en équipe de France d'abord en ski de fond puis en biathlon. Manu et son accent de Gap, ses yeux bleus superbes et son sourire éblouissant, toujours. A l'époque, j'enviais son corps mince et musclé, moi qui étais (déjà) ronde. Mais jamais elle n'a été distante avec nous autres, la vantardise et la méchanceté lui étaient étrangères. Et son dévouement, sa capacité à toujours rendre service étaient ses principaux traits de caractère.
Avec elle on s'amusait, on riait, on écoutait beaucoup de musique, on prenait la vie du bon côté. Elle devenait attachante rapidement.
Quand elle nous a retrouvé en biathlon, elle nous a époustouflé par sa maturité et sa capacité à apprendre vite. Elle aussi s'est trouvé un second souffle en pratiquant cette discipline et en y gagnant les titres qu'elle méritait. Je regrette qu'elle n'ait pas pu concrétiser un titre olympique.
Je regrette aussi que sa fin de carrière se soit faite en catimini, en queue de poisson, bien involontairement d'ailleurs puisque les sélections l'ont écarté des courses de fin de saison et qu'elle n'avait pas pu en profiter jusqu'au bout.
Ne l'ayant pas revue depuis, je la savais heureuse avec un homme qui l'aimait et 2 beaux enfants.
Je suis en colère oui, devant la rapidité de l'évolution de sa maladie et son issue fatale, injuste, brutale.
Je pense à sa famille, ses enfants, je pense à elle et même s'il paraît que là où elle est, elle ne souffre plus, elle laisse un grand vide dans notre petit monde.
Bisous Manu.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjejzYpse1UnQl7vlnMvkYx3nisqorH2mRKAFuVnmgdcK2efdRAeydf09dwl9S4a-7poYyYboYEkC_qaHCn0iHxezkRPUyI9i6Fpkr-_udznbim0gDeirNvvrIHRVryRGNicCgkDBMj3hE/s320/souvenir1999WmKontiolahti.jpg)